Massif sud-ouest du caldarium. Sa masse impressionnante justifie, à elle seule, la restitution d’un couvrement en voûte d’arêtes. Fouilles du tunnel Saint-Herbland en 1991. (Photo « mission d’inspection » de la S.D.A.)
Rouen au Haut Empire, les thermes occupent une position centrale. (© PAO Erik Follain) |
Pendant l’Antiquité, Rouen, Rotomagus, chef-lieu des Véliocasses, atteint un développement et une importance que ne connaissent pas les villes proches d’Évreux et de Lillebonne ; elle devient à la fin du IIIe siècle, sous le règne de l’empereur Dioclétien, la capitale de la nouvelle province de Seconde Lyonnaise. Rouen se devait donc de posséder, parmi ses monuments, des thermes de grande ampleur, manifestant sa puissance et sa richesse.
Depuis la fin du XVIIIe siècle, les découvertes archéologiques se sont multipliées dans l’emprise de « l'îlot des Carmes » : au cœur de la ville actuelle, ce vaste pâté d’immeubles, limité par les rues des Carmes, Socrate, Saint-Lô et des Fossés Louis VIII, correspond très probablement à l’emprise des thermes publics gallo-romains de Rouen. Leur maintien dans la ville réduite du Bas-Empire, puis l’édification du prieuré Saint-Lô sur une partie de leurs ruines et enfin la création d’un établissement scolaire, réoccupant les parcelles du prieuré, ont contribué au maintien définitif de l’îlot dans le paysage urbain.
De 1991 à 1993, les fouilles de l’Espace du Palais (Xavier Peixoto) ont révélé, dans cette partie de la ville antique, l’existence de deux decumanus (rues orientées de l’ouest à l’est dans le quadrillage viaire antique) et d’un cardo (nord au sud), proche de la rue Socrate. Les thermes sont localisés à l’est de ce chantier et leurs limites sont données par le prolongement de ces axes. D’autres fouilles permettent de les compléter ; à l’ouest, sous la rue Socrate, le cardo a été également observé lors du creusement du tunnel Saint-Herbland (1991 Patrick Halbout et Romain Verlut) et en 1997. Au nord, dans le prolongement de la rue decumane mise au jour à l’Espace du Palais, un collecteur (1981 Patrick Halbout) confirme la limite de l’îlot antique sous la rue des Fossés Louis VIII. À l’est, ces mêmes fouilles prouvent l’existence d’un second cardo (probablement l’un des plus importants de Rouen) dont l’égout a été dégagé. Plus au sud, (Dominique Pitte en 1992) une succession de ni...
Il vous reste 94 % de cet article à lire.
PRATIQUE
|
ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER :NOUS SUIVREPRATIQUE
|