À la fin du XVIe siècle, les fortifications imposent encore à la ville sa forme. (photo © Dominique Pitte)
Localisation des sites évoqués, sur un fond de plan actuel de Rouen. Le tracé de la dernière enceinte de la ville a été figuré en pointillés. 1. boulevard des Belges, Palais anglais (XVe s.). 2. boulevard des Belges (Rectorat), tour et courtine (XVe s.). 3. boulevard de la Marne (collège Barbey-d’Aurevilly), courtine (XIVe s.) et casemate (début du XVIe s.). 4. rues Jeanne d’Arc et du Donjon, château de Philippe Auguste (début du XIIIe s.). 5. boulevard de Verdun, couvents adossés à l’enceinte urbaine (XVIIe s.). 6. boulevard Gambetta, courtine et tour du colombier (XVe s.). 7. Quai de Paris, porte Guillaume-Lion (XVIIIe s.) (© DAO. Érik Follain) |
Au XVIIIe siècle, Rouen, comme la plupart des villes de la région, se débarrasse de son enceinte médiévale, devenue inefficace du point de vue militaire et constituant un frein à son expansion. Sur les fossés comblés, on établit des promenades qui deviennent vite de grandes voies de circulation, désignées aujourd’hui sous le nom de « boulevards ». La muraille, arasée ou non, sert d’appui à de nouvelles constructions ; le long de la Seine, les quais sont réaménagés et la ville s’ouvre largement sur le fleuve.
Peu à peu, les fortifications qui symbolisaient la puissance de Rouen disparaissent du paysage ; elles ne sont plus visibles aujourd’hui qu’en quelques points. Nous vous convions à découvrir certains d’entre eux, en parcourant les boulevards de la ville. Nous commencerons à l’ouest, par le site du « Palais » édifié au début du XVe siècle par les Anglais et terminerons notre parcours par la tour dite « du Colombier », qui protégeait au XVe siècle la partie orientale de la ville. Le front de Seine ne sera évoqué qu’a partir de la porte Guillaume-Lion, seul témoignage subsistant du mur qui protégeait la ville au sud.
Le trajet emprunté suit le tracé de la muraille édifiée à l’initiative de Philippe VI de Valois ; entrepris à partir de 1346, peu après les premières incursions anglaises en Normandie, les travaux de construction ne prendront fin qu’au début du XVe siècle, peu avant le siège de la ville par les Anglais. Le tracé de la fortification ne variera plus ; dans son angle sud-ouest, les Anglais érigeront une puissante forteresse. Dans la seconde moitié du XVe et au début du XVIe siècle, les défenses urbaines sont complétées et s’adaptent aux nouvelles conditions de la guerre, notamment à l’efficacité croissante des armes à feu. Pour cela, on construit en avant des portes des terrasses supportant des canons, destinées à tenir à distance l’artillerie ennemie. Dans le fond des fossés, on établit des ouvrages destinés à empêcher l’approche du pied de l’escarpe, rendue vulnérable par l’utilisation de la poudre pour pratiquer des brèches dans les mu...
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