Façade du château de Saint-Germain-de-Livet. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)
Dans les années 1560, messire Jean de Tournebu et sa douce épouse, dame Marie de Croismare, décident d'agrandir considérablement leur trop étroit manoir à pans de bois, dressé là depuis le XVe siècle. La vie seigneuriale de cette époque ne s'accommode plus guère de logis exigus : elle ne s'épanouit pleinement qu'à l'abri de belles et vastes demeures, bien ouvertes sur l'extérieur et largement soumises aux influences italiennes. C'est donc à ce couple d'un autre âge que nous devons le château tel qu'il se présente de nos jours, accolé au manoir du XVe siècle qui a survécu aux transformations. Les deux tourelles d'entrée et la grosse tour ronde ont une fonction ostentatoire, rappelant aux habitants des environs que le seigneur des lieux est seul maître sur ses terres. Il y a toujours quelque chose de la symbolique médiévale qui subsiste dans les constructions de la Renaissance. Et puis, il y a cette façade à la beauté saisissante, jouant judicieusement sur l'alternance de briques vernissées et de pierre calcaire blanche. Saint-Germain-de-Livet, c'est une sorte d'échiquier monumental que n'aurait sans doute pas renié Gargantua. N'est-t-il pas indiqué au chapitre XXII de l’œuvre de Rabelais, qu'après un bon repas et s'être curé les dents avec un « pied de porc », le géant aimait jouer « aux eschetz » ? Le château de Saint-Germain est un plateau de jeu à sa démesure.
Château de Saint-Germain-de-Livet. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)
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