Manoir du Catel. La façade ouest du manoir en 2003, après la première campagne de restauration. (© Dominique Pitte)
Évocation du manoir du Catel au XIVe siècle. Le bâtiment occupant la partie orientale de la cour a été restitué de façon conventionnelle ; compte tenu de la parfaite régularité du plan du monument, on peut penser que son volume était identique à celui de la construction qui lui faisait face. (© Érik Follain) |
La Normandie possède encore les vestiges de nombreux manoirs médiévaux, mais peu d’entre eux sont connus du public. Le récent sauvetage du manoir du Catel, à Écretteville-les-Baons, nous permet de découvrir un monument étonnant, bâti à la fin du XIIIe siècle par l’abbaye de Fécamp et tenant, par son architecture, de la maison-forte ou du petit château.
Au cœur du Pays de Caux, à peu de distance d’Yvetot, le manoir du Catel, à Écretteville-les-Baons sort d’une période d’oubli qui aurait pu lui être fatale. Utilisé pendant plus de deux siècles comme exploitation agricole, puis abandonné, l’édifice se dégradait et menaçait ruine il y a encore peu de temps. Son rachat, en 2000, et les travaux de sauvegarde entrepris rapidement ont heureusement sauvé ce monument qui fait actuellement l’objet d’une étude architecturale, dont nous livrons ici les premières conclusions.
Le manoir du Catel nous rappelle que la terre d’Écretteville a été dépendante, durant de nombreux siècles, de l’abbaye de Fécamp. C’est en effet dans les premières années du XIe siècle que Richard II, duc de Normandie, concède aux religieux l’église et diverses terres d’Écretteville. Une chronique médiévale désigne celui qui a ordonné l’édification du monument, dans la seconde moitié du XIIIe siècle : il s’agit de Richard de Treigos, dixième abbé de Fécamp. L’abbaye dispose dès lors d’un manoir dans lequel elle exercera, jusqu’au XVIIIe siècle, la justice de la « châtellenie et seigneurie d’Écretteville sur les Baons, membre dépendant de la Baronnie et haute justice de Fecamp ». Dans un projet de terrier élaboré dans les années 1760, l’édifice est désigné comme « château de Monseigneur l’Abbé » ; l’édifice n’a cependant plus de château que le nom, si l’on en croit le compte rendu de la visite effectuée le 8 octobre 1763 par Charles Thibault, architecte expert commis à l’évaluation des réparations à faire au manoir. Le monument se présente alors sous la forme d’une cour carrée entourée de murs, bordée à l’ouest par un grand corps de logis de pierre comportant deux niveaux et des combles, et intégrant l’entrée du manoir ; cette dernière est protégée par une tour-porte en saillie, tandis qu’une tour de flanquement occupe encore l’angle sud-ouest de l’édifice. À l’intérieur de la cour, des bâtiments cons...
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