La campagne bretonne vue du Mont Dol ; dans le lointain, la Normandie et le Mont Saint-Michel. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)
Guillaume le Conquérant. (© Patrimoine Normand) |
Du printemps 1076 à la fin de l’été 1080, Guillaume réside en Normandie. Depuis la conquête, c’est l’un de ses plus longs séjours en son pays natal. Cette absence prolongée d’Angleterre est rendue possible grâce au retour au calme consécutif à l’exécution de Waltheof. Cet événement a calmé presque définitivement les humeurs saxonnes. C’est une absence nécessaire, car le vieil ennemi du duc-roi, le traître et comploteur Ralph de Gaël, réfugié sur ses terres en Bretagne, a repris ses intrigues, et il convient pour le duc d’aller rétablir l’ordre sur ses marches occidentales.
Ralph s’est allié au comte de Bretagne Geoffroy Grenonat, un bâtard d’Alain III, contre Houel de Cornouaille, beau-frère du défunt comte Conan. Tous deux se sont emparés de Dol, ce que le duc de Normandie ne peut pas plus admettre qu’en 1064 ! En septembre 1076, Guillaume se met en campagne pour en assiéger le château. Au souvenir de la promenade militaire effectuée douze ans plus tôt aux côtés de Harold de Wessex, il ne doute pas d’un rapide succès. Mais, pour la première fois de sa vie, Guillaume a grandement sous-estimé son adversaire.
Il fait face cette fois-ci à une redoutable coalition qui dépasse les limites de la Bretagne, puisqu’elle implique aussi Foulques d’Anjou et le roi Philippe Ier, trop heureux de saisir cette occasion de mettre le duc de Normandie en difficulté. Après un mois de siège, les troupes ducales se trouvent prises en étau entre les Bretons et les Franco-Angevins, et c’est la déroute. Au cours de leur piteuse retraite, les Anglo-Normands meurent en masse, les hommes comme les chevaux, au grand désespoir de Guillaume. Encouragé par ce succès, Ralph de Gaël se sent pousser des ailes. Il s’avance dans le Maine, jusqu’à La Flèche où l’accompagnent les Angevins. Jean, le fidèle gouverneur de la place, la défend hardiment jusqu’à l’arrivée des secours normands.
Dans l’affrontement qui s’ensuit, le terrible Foulques le Réchin reçoit une blessure qui le conduit en début d’année à conclure la paix avec Guillaume, bientôt imité par le roi de France. Pourtant, en 1077, ce dernier relève dan...
Il vous reste 92 % de cet article à lire.
PRATIQUE
|
ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER :NOUS SUIVREPRATIQUE
|