La Perrière - La route de Sure. (© Maison du Tourisme du pays Bellêmois)
La Perrière. Au pied de l’éperon. (© Maison du Tourisme du pays Bellêmois) |
Sur les contreforts des collines du Perche, à la lisière de la forêt de Bellême, le village de La Perrière trône depuis des lustres au sommet d'un vaste éperon rocheux dominant la plaine de Mamers. Les conditions exactes de sa fondation nous restent inconnues. Difficile cependant de ne pas y pressentir l'ombre des Bellême, un puissant lignage qui tenta, pendant tout le XIe siècle et au commencement du XIIe siècle, de se tailler à grands coups d'épée une principauté autonome entre duché de Normandie et comtés de Maine et de Chartres.
Ah, les Bellême ! Voilà bien l'archétype de la grande famille de l'époque féodale telle qu'on se la représente. Sous la plume des auteurs anciens, tout particulièrement celle du moine de Saint-Évroult Orderic Vital, ses membres apparaissent au fil des générations comme des menteurs incorrigibles, des parjures impénitents, des pillards invétérés, des indélicats s'invitant chez le voisin sans préavis... et le glaive à la main ! C'est qu'ils ne se montrent guère regardants sur les méthodes, nos Bellême. Toujours prompts à nuire à leurs – très nombreux – ennemis, à spolier les biens de l'Église (ce qui leur vaut principalement la haine d'Orderic), à trucider ou à torturer ceux qu'ils soupçonnent de vouloir leur faire de l'ombre, on les imagine volontiers hirsutes, braillards, fêtards, teigneux à souhait. Juste retour des choses, toujours selon Orderic, il est rare de les voir achever leur vie paisiblement au fond d'un lit : les plus « chanceux » meurent de chagrin, plus ou moins rongés par leur méchanceté ; les autres finissent tantôt leurs jours dans un cachot, tantôt les tripes à l'air au beau milieu d'un champ de bataille, tantôt massacrés à la hache ou au poignard par ceux qu'ils ont tant persé...
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