La pointe de Pleinmont et les écueils des Hanois, lieu de bien des naufrages. (© Stéphane William Gondoin)
Hauteville House, sous les combles. Ici Victor Hugo écrivit Les Travailleurs de la mer, sur le pupitre situé dans l'angle. (© Stéphane William Gondoin) |
Pour tous ceux qui ne rêvent que d'exploits iodés, de cornes de brume, de marées d'équinoxe, voici le roman des coureurs de la vague, des chevaliers de l'écume, des passagers de l'embrun. Accrochez-vous au bastingage du petit voilier de Gilliatt, le personnage central de cette fabuleuse histoire, et laissez-vous entraîner, au fil des pages, vers la ligne d'horizon et le soleil couchant. Comme poussé par une brise marine...
Eh non ! Le plus grand auteur français du XIXe siècle, et peut-être même le plus grand auteur français tout court, n'est nullement normand mais franc-comtois. Alors, que vient-il donc faire dans notre rubrique « Normandie des talents » ? C'est que tout au long de sa tumultueuse existence, Victor Hugo a entretenu des liens particuliers avec notre belle province. Dramatiques d'abord, lorsqu'il eut le malheur de perdre l'aînée de ses filles, la très adorée Léopoldine, dans un terrible accident de canotage survenu sur la Seine, à Villequier, en 1843. Une bonne partie de la famille Hugo repose d'ailleurs pour l'éternité au pied de l'église paroissiale de ce bourg de Seine-Maritime. Plus apaisés ensuite, quand il s'en alla chercher refuge dans les îles anglo-normandes, ces ultimes vestiges de l'ancien duché de Guillaume le Conquérant, parce qu'il refusait de se compromettre avec le régime despotique de l'empereur Napoléon III. Après avoir résidé quelques temps à Jersey, il posa pour quinze ans ses valises à Saint-Pierre-Port, sur l'île de Guernesey. Dans les combles aménagés de la célèbre Hauteville House, le regard noyé dans les reflets bleutés de Havelet Bay, le génie de la plume composa ses Travailleurs de la Mer, une ode à « ce rocher d'hospitalité et de liberté, à ce coin de vieille terre normande, où vit le noble petit peu...
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