Le cap d'Antifer sous un ciel à la Eugène Boudin. (© Stéphane William Gondoin)
Entretien écologique des pelouses aérohalines dans un cadre grandiose. (© Stéphane William Gondoin) |
La côte d'Albâtre est une immense muraille calcaire qui galope sur 120 kilomètres depuis le cap de la Hève jusqu'au Tréport. Infranchissable au premier coup d’œil, elle est cependant entaillée, ici ou là, par les lits d'une poignée de fleuves côtiers, mais aussi par ce que les Cauchois nomment des « valleuses ». Villes et villages de caractère ont colonisé la plupart de ces dépressions naturelles et rares sont celles qui ont conservé un caractère vraiment sauvage...
Une valleuse, c'est une vallée sèche et suspendue qui entaille profondément, en descendant vers la mer, le rebord du plateau littoral. Un peu comme un coup de sabre donné par quelque géant oublié en des temps immémoriaux. Leur formation est en fait due à des rivières ou des ruisseaux disparus depuis des lustres. Il y a 20 000 ans de cela, en pleine époque glaciaire, le niveau des océans se situait plus bas d'une centaine de mètres que de nos jours. La Manche n'était pas la mer que nous connaissons, mais une étendue de terre ferme, sillonnée par un immense paléo-fleuve prolongeant le Rhin et se jetant dans l'Atlantique, quelque part entre la Cornouailles (sud de l'Angleterre) et la pointe bretonne. La Tamise, la Somme et la Seine en étaient de simples affluents. En amont d'un inextricable réseau de confluences, Somme et Seine recevaient les eaux provenant de nos valleuses. Lorsque le niveau des océans monta, entre 12 000 ans et 6 000 ans avant notre ère, le bassin de la Manche se remplit lentement et les vagues vinrent finalement mordre le pied des falaises du pays de Caux. L'action régulière de ces dernières grignota la côte de calcaire tendre, la fit reculer, laissant les valleuses per...
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