Cerf en forêt de Roumare. (© Stéphane William Gondoin)
Brocard dans le Marais-Vernier. (© Stéphane William Gondoin) |
« Il leva ses jumelles, saisit la bête dans leur champ lumineux. Le grand cerf était immobile. À l'orée déserte du bois, dans le silence et la pureté de l'aube, il battait lentement des paupières, haussait le mufle pour mieux toucher le glissement frais de l'heure matinale. » Ainsi le génial Maurice Genevoix décrit-il l'apparition presque surnaturelle du cerf nommé le Rouge dans son roman La dernière harde.
Quel amoureux de la nature n'a rêvé de connaître un jour de pareils instants ? L'animal vient juste de jaillir d'un taillis et vous avez cette chance inespérée de pouvoir l'admirer dans toute sa splendeur sauvage. Ici, face à ce lointain descendant de l'antique Cernunnos, le dieu cornu des Celtes, le mot « privilège » prend tout son sens. Dans sa magnanimité, ce roi couronné de la forêt vous offre quelques instants éphémères, comme une poignée de secondes suspendues au-dessus de la course folle du temps. Vous avez beau être chez lui, sur son domaine, il ne vous a pas - encore - repéré. Petite fierté personnelle... Votre rythme cardiaque s'accélère quand une brise légère se lève soudain dans votre dos : les naseaux frémissent, l'impressionnante ramure tourne et se fige dans votre direction. Vu ! En un clin d’œil, le seigneur des futaies s'enfuit dans un fracas de branches bri...
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