Le sarcophage de Vernon. Après sa découverte dans les années 1960, il est resté dans un espace vert en bordure de Seine plusieurs décennies. À la suite de travaux il a été déplacé aux services techniques municipaux (que nous remercions au passage pour leur collaboration) où nous l’avons retrouvé en 2014. Depuis il a dû être transféré au musée municipal qui est sa vraie place. Cette anecdote montre à quel point il peut être difficile de retrouver ce patrimoine négligé que sont les sarcophages. (© Érik Follain)
Fouille de sarcophage au 22, rue de l’Ardèche à Vernon dans les années 1960. On aperçoit une partie du mobilier dans le fond de la cuve. Le couvercle bombé possède une feuillure pour une meilleure fermeture du tombeau. (© photographie archive privée) |
Le sarcophage, littéralement « mangeur de chair » selon l’étymologie du mot grec ancien sarkophagos, est un objet redondant des plus grands musées européens, mais aussi de quantité d’établissements plus modestes. Pour l’Antiquité, ce sont, le plus souvent, leurs décors sculptés qui interpellent le public. On s’étonne de leur apparente absence en Haute-Normandie.
Pourtant, une recherche menée en 2014 a permis de faire l’inventaire d’une petite cinquantaine de sarcophages en pierre découverts sur les territoires des Aulerques Éburovices, des Calètes et des Veliocasses (grossièrement la Haute-Normandie). L’étude a mis en évidence une aire de diffusion limitée aux vallées de la basse Seine et de ses affluents. L’utilisation du calcaire à silex de ce bassin démontre la correspondance entre aire de diffusion et aire d’extraction. Cette production de sarcophages en pierre, surtout attestée pendant le Bas-Empire, serait l’indice d’une activité économique importante autour des villes de Rouen, Caudebec-lès-Elbeuf et Évreux, mais également dans leurs campagnes environnantes.
Une production locale
Les sarcophages en pierre sont des objets communs à toutes les régions de la Gaule romaine. Pourtant, les enquêtes menées sur des territoires étendus sont rares (on citera le Forez ou encore la région de Lourdes). Parallèlement, l’attention se concentre sur le décor et l’iconographie. Souvent également, en raison de leur faible représentation dans les nécropoles, ils n’apparaissent que comme l'une des variantes dans l’analyse des pratiques fu...
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