Vue de l’abbaye dominée par la tour Saint-Nicolas, de la seconde moitié du XVe siècle. Le bâtiment à gauche est le logis du XVIIIe siècle ; c’est au pied de son pignon ouest que les vestiges d’une tour ont été retrouvés. (© Erik Follain)
Dégagement des vestiges d’une tour et d’un tronçon de courtine à l’hiver 2015. (© Erik Follain) |
Au Moyen Âge, une abbaye est considérée comme un sanctuaire, un espace de paix et de sérénité au milieu d'un monde d'une brutalité parfois extrême. Lorsque la fureur des hommes se déchaîne cependant, elle n'échappe pas aux ravages de la guerre et il faut alors l'entourer de remparts pour tenter de la protéger.
L’abbaye Notre-Dame est localisée dans l’Eure, au cœur du petit village du Bec-Hellouin (Voir Patrimoine Normand N°88). Fondé au XIe siècle par le chevalier Herluin, le monastère n’est tout d’abord qu’un modeste ermitage. Lanfranc de Pavie, devenu prieur en 1039, est à l’origine de l’école du Bec, source de notoriété pour l'établissement qui recueille ainsi dons et élèves issus des élites normandes. L’abbaye manque alors de place et de confort et doit se doter de bâtiments claustraux et d’une église plus vastes, entre 1060 et 1077. Sous la direction de Lanfranc, qui deviendra archevêque de Cantorbéry en 1070, puis d’Anselme, la réputation du Bec attire des élèves de toute la France, et même d’Europe. À son tour, Anselme est appelé à la tête de l’archevêché de Cantorbéry en 1093. À la suite de ce départ, le déclin du rayonnement intellectuel du Bec est inéluctable. Bénéficiant toujours de nombreuses donations, l’abbaye voit sa richesse croître à tel point que l’on dit : « de quelque côté que le vent vente, l’abbaye du Bec a rente. » La guerre de Cent Ans va mettre un terme à cet essor économique. Des vestiges, mis au jour en 2015 viennent de rappeler cet épisode oublié de l’his...
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