La statue de Flaubert à Rouen, place des Carmes. (© Serge Van Den Broucke)
Londres vue depuis la colline de Greenwich. Dessin de Joseph Mallord William Turner en 1825. (Legs d’Alexandrine Sinsheimer, 1958. © The Metropolitan Museum of Art - Domaine public – metmuseum.org) |
L’image d’un Gustave Flaubert claquemuré à Croisset, ne travaillant laborieusement à son œuvre considérable que comme un perpétuel ermite, est trompeuse : même si son refuge rouennais fut toujours essentiel pour lui, il voyagea beaucoup, loin, et souvent. Ses rapports avec l’Angleterre, tant personnellement que littérairement, en sont un exemple.
En ce matin du lundi 29 septembre1851, le temps était bien maussade à Londres. Il faisait tout gris, un brouillard persistant et humide poissait les rues du quartier de Bloomsbury. S’avançant dans Great Russel Street, un jeune homme de trente ans s’approcha du monument exceptionnel qui se dressait devant lui. Il demeura planté là un moment pour l’admirer : une spectaculaire façade hiératique constituée de quarante-trois colonnes à chapiteaux ioniques, un grand fronton triangulaire au tympan orné de statues allégoriques réalisées par sir Richard Westmacott représentant les progrès de la civilisation, un escalier d’accès dont les dimensions imposaient le respect. Le jeune homme s’appelait Gustave Flaubert, il découvrait l’agitation frénétique de la capitale britannique, sa richesse insolente comme ses horreurs sordides, et il s’apprêtait à franchir les portes du British Museum pour la première fois.
Découvertes archéologiques
Cet édifice, dont la conception en style grec classique est due à l’architecte sir Robert Smirke et dont les travaux avaient commencé en 1823 pour remplacer le bâtiment d’origine fondé en 1753, devenu trop petit pour accueillir des collections de plus en plus importantes, était déjà à cette époque considéré comme l’un des plus grands temples de la culture au monde. Curieux de tout, Flaubert passa la journée entiè...
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