Les vestiges de l’ancienne église Saint-Sauveur font aujourd’hui partie intégrante de la place du Vieux-Marché. (© C. Pitte).
Parmi les questions les plus souvent posées aux archéologues, figurent celles relatives au devenir des découvertes effectuées lors des fouilles. S’il est aisé de répondre aux interrogations concernant les objets mis au jour (ils sont prélevés, puis restaurés et étudiés dans des laboratoires spécialisés), il n’en est pas de même lorsque l’on aborde le problème des vestiges immobiliers. Les châteaux, églises et habitations qui ont abrité nos ancêtres ont en effet laissé dans le sous-sol de la ville de nombreuses traces, fréquemment exhumées lors de travaux. Ces traces sont la plupart du temps détruites par les travaux, après avoir fait l’objet de relevés. Les archéologues rouennais ont cependant été régulièrement confrontés à la question de la préservation des plus spectaculaires d’entre-elles ; ils ont fait preuve, sur ce point, du plus grand pragmatisme.
La conservation in situ est la solution qui s’impose à l’esprit. Certains de ces vestiges ont pu être présentés en plein air, comme un tronçon du mur d’enceinte de l’abbaye de Saint-Ouen, ainsi que les murs de deux galeries de son cloître, mis en valeur de part et d’autre de l’actuel hôtel de ville. Place du Vieux-Marché, ce sont les soubassements de l’ancienne église Saint-Sauveur et le socle d’un pilori médiéval qui sont offerts aux regards des promeneurs.
Cette solution, acceptable lorsque nous nous trouvons à l’emplacement d’un espace libre (place, jardin…), ne peut cependant être retenue dans tous les cas. Les vestiges sont alors intégrés dans le sous-sol des nouveaux bâtiments, ou dans des cryptes. Plusieurs exemples spectaculaires peuvent être évoqués à Rouen. En 1909, l’architecte chargé d’édifier un immeuble au n° 102 de la rue Jeanne-d’Arc, est confronté à la pré...
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