Le Chrismale de Mortain

Le Chrismale de Mortain. Réplique à l’identique (très bien faite) exposée en permanence dans la collégiale Saint-Évroult, durant ses heures d’ouverture. Le Chrismale original est visible uniquement dans le cadre des visites guidées organisées par l’office de tourisme. (Photos Ludwig Calleja © Patrimoine Normand)

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Avec les ornementations un peu naïves qui le recouvrent, c’est un drôle de petit coffre paraissant surgir de la nuit des temps. À proprement parler, il ne s’agit pas d’une œuvre normande, mais il présente une particularité qui le place indiscutablement dans la sphère culturelle de notre région : au revers, il possède une inscription en caractères… runiques ! Exceptionnel dans nos contrées…

On connaît bien ces runes que les anciens Scandinaves aimaient graver sur des stèles, comme les fameuses pierres de Jelling au Danemark¹, mais aussi sur des objets précieux, telles que les cornes d’or de Gallehus, au Danemark également. Ce que l’on sait moins, c’est que les Anglo-Saxons, comme plusieurs autres peuples germaniques (Goths par exemple), utilisèrent aussi largement les runes. Ces signes un brin énigmatiques, auxquels on prête - selon différentes analyses - une fonction poétique, commémorative, religieuse, voire juridique, parfois même tout cela ensemble, arrivent sans doute en Grande-Bretagne dans le sillage des Angles, des Jutes et des Saxons, qui l’envahissent aux V^e et VI^e siècles. Le témoignage le plus ancien connu à ce jour figure sur un astragale de chevreuil datant de la fin du V^e siècle, découvert dans une urne funéraire du cimetière de Caistor-by-Norwich (Norfolk). Y sont gravées les le...

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1) La copie de l’une d’entre elles est visible dans les jardins de l’hôtel de ville de Rouen, sur le flanc sud de l’abbatiale Saint-Ouen.
 

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