Saint Benoît offrant sa Règle à des bénédictins « traditionnels » (en noir, sur sa droite) et à des cisterciens (en blanc sur sa gauche). Deux visions d’une même règle. Enluminure de Martino di Bartolomeo, réalisée à Sienne vers 1394/95. (Don de Frank W. Gunsaulus - © Art Institute of Chicago - Domaine public – www.artic.edu)
Dès le Xe siècle, certaines voix se font entendre pour critiquer le monachisme bénédictin, tout particulièrement celui qui s’épanouit à Cluny, accusé d’élitisme et d’éloignement de l’esprit ascétique de la Règle de saint Benoît. Comme toujours en pareil contexte, cette aspiration à retrouver la pureté du christianisme originel débute par la recherche de la solitude dans de nouveaux « déserts ».
Le phénomène se développe d’abord en Italie, où les ermites se multiplient tout au long du Xe siècle, à l’image de Romuald (v. 951-1027), moine de Saint-Apollinaire in Classe, à Ravenne. Après un passage par l’abbaye Saint-Michel de Cuxa (Pyrénées-Orientales), il établit finalement un ermitage à Camaldoli. Sa réputation de sainteté attire vers ce refuge toscan quantité de disciples et conduit à la fondation d’un monastère. En 1072, le pape Alexandre II reconnaît l’existence de l’ordre des camaldules, considéré dès 1113 comme une branche de l’ordre bénédictin. Un processus assez similaire donne naissance aux ordres des vallombrosains et des chartreux pour les moines, mais aussi à celui des prémontrés, pour les chanoines désireux d’appliquer strictement la Règle de saint Augus...
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