L’abbaye Notre-Dame - Cœur ancestral de Montivilliers. (© Jacques Basile)
Statue en bois du XVIIe siècle représentant saint Philbert. (© Stéphane William Gondoin) |
La prospérité médiévale de cette ville cauchoise était autrefois si intimement liée à celle de son abbaye Notre-Dame, que nous la désignons encore de nos jours par son surnom de « Cité des Abbesses ». Ses bâtiments conventuels et sa splendide abbatiale, en large partie romane, illustrent la puissance et la richesse passées de l’une des plus anciennes communautés de femmes de notre région.
Remontons loin dans le temps, bien avant la naissance de la Normandie. Au VIIe siècle, sous l’épiscopat du dynamique saint Ouen (641-686) à Rouen, la basse vallée de la Seine connaît une vague d’éclosions monastiques sans précédent. Saint Wandrille donne ainsi naissance à Fontenelle en 649 et un nommé Waning installe une communauté de femmes à Fécamp vers 658. Mais c’est saint Philibert († 685), originaire d’Éauze (Gers), qui se montre le plus actif, fondant d’abord Jumièges pour les hommes en 654, puis Pavilly pour les femmes en 662. Vers 680 enfin, selon l’hagiographe de Philibert, le moine Ermentaire de Noirmoutier, le maire du palais1 Waratton lui offre « sur le territoire de Caux, un oppidum appelé Villare pour y construire un monastère de vierges, lieu où jusqu’à nos jours [nda : l’auteur écrit vers 850] la règle religieuse continua à fleurir. » On ne sait absolument rien d’autre de cet établissement originel, si ce n’est qu’il reçoit en 833 une livre d’argent en legs de la part de l’abbé de Fontenelle Anségise. Comme tous les monastères de la région, il disparaît dans la tourmente viking de la seconde moitié du IXe siè...
1) Aux temps mérovingiens, il s’agît d’officiers royaux qui confisquent petit à petit le pouvoir souverain à leur seul profit.
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