Portion du rempart gallo-romain d’Évreux. (© Stéphane William Gondoin)
On ne sait rien de concret concernant la formation des premières communautés chrétiennes dans ce qui deviendra bien plus tard la Normandie. Tout juste peut-on conjecturer que la foi nouvelle se propagea lentement vers cette contrée excentrée, éloignée du cœur de l’Empire romain, grâce à des missionnaires essaimant de ville en ville en empruntant les grandes voies de circulation.
Au Haut-Empire, la Normandie1 appartient à la province de Lyonnaise, avec comme son nom l’indique Lyon pour capitale. Cette énorme entité comprend également la fraction occidentale de l’actuelle Bourgogne, l’Île-de-France, une partie du val de Loire et la Bretagne. La zone géographique qui nous concerne compte quant à elle au moins neuf cités, correspondant peu ou prou à l’aire qu’occupait chaque tribu celte au temps de l’indépendance gauloise. Citons par exemple les Véliocasses et Rouen (Ratumagus), les Calètes et Lillebonne (Luliobona), les Lexoviens et Lisieux (Noviomagus), ou encore les Abrincates et Avranches (Legedia).
La Deuxième Lyonnaise, aux origines de la NormandiE
À partir des années 230, la Gaule subit une vague de raids perpétrés par des peuples germaniques (Francs, Saxons, Alamans) jusque-là contenus par le Limes, la frontière fortifiée de l’Empire sur le Rhin et le Danube. Le paroxysme semble atteint dans les années 275-276, lorsque l’Histoire Auguste relève pas moins de soixante cités dévastées à travers l’ensemble de la Gaule. À cela s’ajoutent les ravages commis par les bagaudes, des bandes de paysans et d’esclaves insurgés attaquant tout sur leur passage. Les archéologues ont noté la multiplication des enfouissements de trésors monétaires dans la seconde moitié du IIIe siècle, à l’image de celui découvert en 2010 à Tourouvre (Orne) et exposé au musée de Norman...
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