Madeleine de Scudéry. 1607-1701 (© Guillaume Néel).
Ah ! La petite Mado du Havre… Née dans la cité océane au temps du bon roi Henri IV, la voici très jeune privée de ses père et mère, décédés prématurément, et confiée à la garde d’un vieil oncle, religieux à Rouen. Le tonton n’est cependant pas de ces prêtres ombrageux toujours prêts à entasser les fagots et à dégainer le briquet au moindre propos un tantinet blasphématoire. Bien au contraire, il donne à la petite une éducation soignée et éclairée. L’esprit brillant de la jeunette fait le reste : elle entre bientôt dans l’un des ces fameux salons du XVIIe siècle, où l’on rivalise d’idées politiques ou philosophiques à coups redoublés de maximes et de répliques de théâtre. Notre Madeleine de Normandie fait alors fureur et devient l’égérie du mouvement précieux, qui consiste à charger les phrases du maximum de mots complexes. Molière la raillera -plus ou moins gentiment- dans Les précieuses ridicules. Moins élégant, Boileau qualifiera son œuvre la plus connue, Artamène ou le grand Cyrus, encore à ce jour le plus long roman écrit en français, de « volume effroyable ». En lettres comme en toutes choses, on ne peut décidément pas plaire à tout le monde.
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