Bicentenaire de la naissance de Gustave Flaubert. De 264 à 146 av. J.-C., les cités de Rome et de Carthage s’affrontèrent en une série de conflits pour la domination en Méditerranée, les guerres puniques. Carthage fut vaincue et impitoyablement rasée au terme de la troisième d’entre elles. La prise de Carthage, œuvre réalisée entre 1725 et 1729 par Giovanni Battista Tiepolo. (Huile sur toile, 411.5 × 376.9 cm. Fonds Rogers, 1965. © The Metropolitan Museum of Art - Domaine public – metmuseum.org).
Salammbô, affiche réalisée par Alfons Mucha en 1896. (DR) |
Après la publication de Madame Bovary en 1857, qui a demandé cinq années d’un labeur acharné, Gustave Flaubert s’interroge sur le cadre et la trame de son deuxième roman. Après mûre réflexion, il décide de plonger dans les entrailles de l’Histoire et d’emporter avec lui ses lecteurs vers l’Afrique du Nord, trois siècles avant notre ère.
« C’était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d’Hamilcar. » Ordonnés avec un art consommé, ces quelques mots d’apparence simple sont à Flaubert ce que le célèbre « Longtemps, je me suis couché de bonne heure » est à Marcel Proust. Considérés comme formant l’une des plus belles phrases de la langue française, ils ouvrent le roman Salammbô, publié en 1862. D’entrée, ils fixent l’époque, celle du général Hamilcar Barca, qui combattit les Romains durant la première guerre punique (264-241 av. J.-C.) ; ils plantent ensuite le décor, un jardin d’un exotisme qui perce à la seule évocation des noms de Carthage et de Mégara.
De l’Histoire…
Flaubert s’appuie sur un événement authentique, narré avec force détails par l’historien grec Polybe (208–126 av. J.-C.) dans ses Histoires. À la fin des hostilités avec Rome, les mercenaires embauchés par les Carthaginois se révoltent contre leurs anciens employeurs, à cause de différends dans le règlement des soldes. S’ensuit un conflit terrible, passé à la postérité sous le nom de guerre des Mercenaires, au cours de laquelle les deux camps multiplient les atrocités. Polybe résume : « On eût dit que Fortune faisait exprès d’offrir successivement à chacun des deux adversaires l’occasion d’infliger à l’autre d’effro...
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