Le bateau-feu amarré à son quai au Havre. À gauche on remarquera le Remorqueur USST 488. (Photo Alexandre Vernon © Patrimoine Normand.)
Le bateau-feu amarré à son quai. (Photo Alexandre Vernon © Patrimoine Normand.) |
À l’entrée de la ville du Havre, en suivant la route qui longe les bassins, on n’est pas sans remarquer à quai un bateau rouge qui dresse en son milieu une colonne cylindrique couronnée d’une étonnante protubérance. Sur sa coque s’étale en grandes lettres blanches le nom du bateau : « Le Havre ». C’est le bateau-feu du Havre, à la retraite depuis 1981, qui jadis dans la tempête, la brume ou sous la neige, était le seul point de repère des navires au large de la côte normande. Sa puissante lanterne est désormais éteinte, mais malgré la rouille qui le ronge et sa languissante inactivité, il a quand même fière allure ce vieux bateau tant soit peu excentrique. Il fait partie désormais de notre patrimoine maritime, classé comme tel aux Monuments Historiques.
Dans la solitude de la mer
Ce jour-là de l’année 1950, par ce temps de brume opaque et dans un environnement de mystère, comme si l’horizon était effacé à jamais, ballotés par une houle tenace, les marins du bateau-feu « Le Havre III » avaient l’impression de venir de nulle part ni d’aller où que ce fut. En réalité, ce sentiment d’intemporalité accentuait encore leur solitude sur ce bateau ancré en pleine mer au bout du chenal qui conduit au port, immobile dans l’espace et dans le temps. Seul élément tangible, cette sirène beuglant son signal monocorde et sinis...
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