Prieuré de Graville. L’église Sainte-Honorine a retrouvé sa majesté d’antan. (Photo Alexandre Vernon © Patrimoine Normand.)
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« Il est un coin secret, une retraite de silence, d’où l’on peut mesurer du regard ces conquêtes progressives du Havre sur la vase et sur l’eau… Graville Sainte-Honorine… dernier promontoire du passé » Edouard Herriot (La Porte Océane)
Tout au début de notre ère, sur le site du Havre, il n’y avait pratiquement rien. L’estuaire de la Seine formait une vaste étendue de marais que la mer recouvrait à chaque marée, venant lécher le pied des falaises entre Graville et Ingouville. Seuls quelques pêcheurs vivaient là au milieu des criques dans des conditions misérables. Sur cette vaste plaine alluviale aux eaux saumâtres, reflétant à l’infini les humeurs océanes, la vie humaine n’était pas encore apparue, exceptés ces quelques légions romaines qui, dit-on, campèrent sur les hauteurs de Graville. Qui aurait pu penser que de ces marais insalubres jailliraient un jour, de par la volonté d’un roi, François Ier, une ville étonnante, ouverte sur le monde, et le grand port international que nous connaissons aujourd'hui ?
Le miracle de Sainte Honorine
Un miracle allait bientôt bouleverser le cours immuable du temps quand, en l’an 303, un cercueil en bois renfermant le corps d’une sainte martyrisée, apporté par la Seine, vint s’échouer sur les rivages de Graville. Il s’agissait de Sainte Honorine de Mélamare, près de Bolbec, une chrétienne qui défendait sa foi et qui fut décapitée pour cela, et son corps jeté dans le fleuve. Des religieux s’empressèrent alors de ramener son corps, de le cacher dans la falaise où existaient, et existent toujours, de nombreuses grottes. Une église, sous le patro...
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