Déambulatoire, Jean Dubuffet, 1981. (Collection Fondation Dubuffet, Paris.).
Jean dubuffet (1901-1985), artiste rayonnant, délirant, profondément visionnaire et prophète de l’« art brut » revient encore une fois en son pays natal. À l’occasion du 100e anniversaire de sa naissance au Havre, le 31 juillet 1901, une grande exposition en son honneur se tient actuellement au Musée des Beaux-arts André Malraux de cette ville, face à la mer, devant l’effervescence des mouvements du port.
Lui qui prônait l’anticonformisme, l’anticulture et qui n’aimait ni les musées ni les courants traditionnels de l’art, ne craignant pas de passer pour un illuminé, le voici embrigadé dans le cycle des honneurs et des rétrospectives. Ainsi va la gloire, avec ses contraintes et ses coups de flash aveuglants et parfois déformants. Qu’en aurait-il pensé aujourd’hui, lui qui a tant souffert de son vivant de la méfiance agressive de son pays… et de sa propre ville ?
Introduit dans un corridor à miroir par une évocation du « Coucou Bazar » avec seize pièces mouvantes au décor tricolore, trempé dès l’entrée dans un monde virtuel au point de s’y croire intégré, c’est ainsi que l’on appréhende dès le début de la visite l’espace halluciné de l’artiste. De celui-ci, et parmi toute sa production bouillonnante, on a rassemblé pour cette exposition quelque 72 œuvres de 1935 à 1984 caractéristiques sur la représentation humaine, figures happées, pensées plus que rêvées, pour un théâtre de l’esprit, uniquement de l’esprit. Car, qu’attendiez vous à voir ? Du réel ? Pas évident chez Dubuffet qui récusait haut et fort toute normalisation du visible. Pour cet artiste, le théâtre ne pouvait donc être qu’une scène men...
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