Statue d’Arcisse de Caumont, réalisée par Victor-Edmond Leharivel-Durocher, rue Baron-Gérard à Bayeux. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand.)
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Le Musée de Normandie a ouvert au public, dans l’enceinte du château de Caen, une exposition suscitée par le bicentenaire de la naissance d’Arcisse de Caumont. Si le nom du fondateur de la Société des Antiquaires de Normandie est bien connu, sa vie l’est beaucoup moins. Jean-Yves Marin et ses collaborateurs proposent une approche de son œuvre, agrémentée par la présentation de collections quasi inconnues, habituellement conservées dans les réserves du musée : pierres taillées préhistoriques, sculptures sur bois ou sur pierre, imagerie populaire, gravures, médailles et monnaies, tous objets rassemblés au cours du XIXe siècle et du XXe siècle, exposés dans la salle de l’Echiquier jusqu’au 31 décembre 2001.
Arcisse de Caumont voit le jour à Bayeux, le 28 août 1801. Il est le fils d’une excellente famille normande de noblesse récente. Si la cité bajocasse est le cadre de sa prime éducation, c’est Falaise qui l’accueille pour ses études secondaires, et c’est à Caen qu’il reçoit l’enseignement supérieur qui fera de lui la sommité scientifique dont la renommée a largement dépassé les limites de notre région.
Bayeux, Falaise, Caen : pouvait-on imaginer un meilleur trio pour le père de l’archéologie moderne ?
Autre intervention du chiffre 3 dans son destin : sa vocation allait se nourrir d’une triple rencontre.
Au lendemain du Siècle des Lumières, l’éducation de « l’honnête homme » peut encore prétendre à l’universalité. À Caen, le jeune Arcisse s’instruit en droit et en sciences ; botanique, géologie, histoire naturelle, mais aussi histoire humaine et archéologie.
Son premier grand maître sera le célèbre abbé Gervais de la Rue. Étrange parcours que le sien ! Né au milieu du XVIIIe siècle, cet ancien professeur d’histoire au Collège des arts et au Collège royal de Caen choisit le camp des prêtres réfractaires à la Révolution. Éxilé à Londres de 1794 à 1797, il y subit l’influence des études locales telles qu’on les pratique depuis longtemps Outre-Manche et mesure le décalage entre la démarche anglaise et celle de son pays. De retour à Caen, où il devient l’heureux titulaire d’une chaire à l’académie, il ensei...
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