Accostage de Harold et de ses hommes en Ponthieu. (Vues de la Tapisserie de Bayeux : avec l’autorisation spéciale de la ville de Bayeux.).
En 1064, Harold fait naufrage sur les côtes du Ponthieu. Capturé par le comte Guy Ier, il est retenu prisonnier, puis est livré au duc Guillaume de Normandie qui exigeait sa libération.
Sur la côte du Ponthieu, les guetteurs voient surgir de l’horizon l’étrange flotte anglaise, portée par les éléments comme un amas d’épaves. Car le vent l’a poussée bien loin de la baie de Seine où elle aurait dû s’engouffrer, au-delà des limites du duché.
La Normandie pourtant exerce une sorte de protectorat sur le Ponthieu, délimité par les rivières Somme et Authie. À l’ouest, entre la Bresle et la Somme, avec pour port principal sur cette dernière St-Valéry, se trouve le Vimeu, qui relève de l’autorité théorique du comte de Ponthieu, lequel pour sa part rend l’hommage vassalique à Guillaume le Bâtard. En fait, le Vimeu se tourne volontiers vers la Normandie, sans intermédiaire. Quant au Ponthieu, créé en 1043 à l’instigation des abbés de St-Riquier qui voulaient ainsi distinguer leurs avoués, ce comté, avec Abbeville pour capitale, flotte entre la Normandie de Guillaume et la Flandre de son beau-père Baudouin V. Il fera un jour partie de la Picardie, mais en 1064 le sentiment picard ne fait qu’émerger. Il ne commencera à prendre corps, par le biais d’un parler qui lui est propre (tout en restant proche du normand), qu’à la fin du XIe siècle ; la première mention des Picards dans les textes date de la Première Croisade, soit quelque trente ans après le voyage de Harold.
Pour lors, la loi de Guy de Ponthieu est normande, tout comme ses intérêts bien compris (à défaut de son cœur sincère), et jusqu’à son aspect physique : sa nuque est rasée droit derrière les oreilles, ainsi qu’il est d’usage dans le du...
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