Soirée émouvante au Croisset, chez Flaubert. Au crépuscule de son existence, le vieux maître demanda la présence de Maupassant pour ne pas avoir à brûler seul ses correspondances, ombres de sa vie passée. (© Guillaume Néel)
Gustave Flaubert occupe une place à part dans la galaxie Guy de Maupassant, au moins aussi importante que celle de sa mère, quoique bien sûr différente : à la fois conseil en écriture, guide dans le cercle fermé et élitiste des auteurs de ce temps, il devient au fil des ans un véritable père spirituel pour le jeune homme.
À y regarder de plus près, la rencontre entre ces deux monuments de notre héritage culturel était sans doute inscrite quelque part, en lettres d’or, au firmament des dieux de la littérature, tant elle s’impose comme une évidence aux observateurs ultérieurs. Disons-le tout net : sans Flaubert, point de Maupassant. Ou du moins, pas de Maupassant tel que nous le connaissons.
Oncle absent, ami perdu
Nous avons brièvement évoqué la relation unissant depuis l’enfance Laure de Maupassant et Flaubert, leur correspondance attestant de la persistance d’un lien fort par-delà le temps et les aléas de l’existence, jusqu’à la mort de Gustave en 1880. Mais celui-ci était surtout, à l’origine, le meilleur ami du frère aîné de Laure, Alfred Le Poittevin (1816-1848), poète émérite décédé prématurément pour avoir, selon l’expression consacrée, « brûlé la chandelle par les deux bouts. » Voilà d’ailleurs qui ne manque pas d’annoncer la destinée tragique de Guy… À un autre de ses grands amis, le magistrat Ernest Che…
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Dossier « Maupassant » (14 pages) :
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