Les Rotours - Dans le Val d’Orne, seul témoin d’une époque plus ancienne ce petit colombier de granite se situe près du château des Rotours construit au XVIIIe siècle à l’emplacement du vieux manoir. (Photo Jeannine Rouch © Patrimoine Normand.)
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Édifices de la vie économique rurale depuis des siècles, les pigeonniers sont de nos jours à sauvegarder.
Dès l’Antiquité, au Moyen-Orient, les pigeons ont fait l’objet d’élevages importants, bien avant les conquêtes romaines.?Les légionnaires en ramenèrent l’idée du « columbarium ». C’est donc pendant l’occupation romaine que le colombier fit son apparition en Gaule. Les propriétaires des « villae » utilisaient la précieuse fiente des pigeons comme excellente fumure de leurs terres. En outre leur chair délicate était réservée aux patriciens. Pline l’Ancien dans le « De Natura Rerum » pensait déjà que « le pigeon est un animal de gloire qui ne peut être que dans la maison de ceux dont la profession est d’acquérir la gloire ». Etat d’esprit que l’on retrouve à partir du XIIe siècle avec la répartition hiérarchique de la terre en fiefs, où les barons normands avaient délégué à leurs hommes de foi et compagnons d’armes une partie de leur droit féodal sur le territoire soumis à leur autorité. Ces derniers, soldats devenus agriculteurs, géraient leur domaine et devaient le rentabiliser. On vit alors réapparaître les colombiers fournisseurs de la précieuse « colombine ». Le droit d’en posséder devint un privilège seigneurial. L’importance de l’édifice, et par conséquent le nombre de couples de pigeons était en proportion directe de l’étendue des terres possédées (c’est-à-dire un trou de boulin pour un acre de terres). On limitait ainsi le nombre de volatiles afin qu’ils n’aillent pas picorer sur les terres du voi...
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