Clos-masure du lieu-dit « La Bataille », Harcanville, vue générale. (Photo Eric Bruneval © Patrimoine Normand).
Architecture typique du pays de Caux, les cours-masures animent le paysage dont les vastes étendues ondoient rarement, à l’exception de quelques vallées. L’horizon est cependant constamment occupé par des rangées d’arbres, compartimentant l’espace, entre îlots d’habitat (ferme, hameau, village) et campagne ouverte faite de champs allongés ou plus massifs.
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Les cours-masures ont certes un caractère original, mais cette originalité (forme, plan, matériaux) correspond avant tout à des fonctions, qu’il ne faut pas occulter. Ces exploitations, dont le type apparaît vraisemblablement au XVIe siècle, grâce à la bourgeoisie urbaine, nous sont parvenues en partie intactes en raison de la coutume locale qui veut que ce soit le fils aîné qui hérite, sans division des biens.
Présentation générale
Le pays de Caux est un plateau crayeux, au nord-est de la Normandie, s’étendant sur une grande partie du département de la Seine-Maritime. Ses hautes falaises de craie dominent la mer par endroits d’une centaine de mètres au moins, le plateau pouvant atteindre 150 m d’altitude. Celui-ci est recouvert d’argile à silex et de lœss, ce qui entraîne une riche agriculture, à la fois élevage laitier et culture. Le pays de Caux est bien arrosé (800 à 900 mm de pluie par an), mais la qualité du terrain (craie et argile à silex perméable) fait que l’eau s’infiltre vite et oblige à avoir ses propres moyens d’irrigation et d’alimentation en eau (mares et citernes). La régulation s’effectue naturellement, en canalisant l’eau parfois trop abondante et en permettant de la garder lors des sécheresses. Les principales agglomérations sont situées à la périphérie de la région (Yvetot et Bolbec mises à part), laissant la place aux exploitations et aux villages. Les fermes sont souvent regroupées en hameaux lâches, seules les très grosses sont isolées.
Les fermes cauchoises, ou « clos masures » ou encore « cours-masures » se caractérisent par le regroupement sur une parcelle (ou masure) de l’exploitation des bâtiments d’habitation et d’exploitation. Ces bâtiments ne sont pas jointifs et leur répartition ne semble pas suivre un schéma précis. Il peut être cependant plus ou moins ré...
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