Tous les ans, le 16 juillet, le bûcher du feu de Saint-Clair brûle dans le ciel du Roumois. (Photo Georges Bernage © Patrimoine Normand).
La tradition des feux de la Saint-Jean renaît ici où là avec de plus en plus de vigueur. L’auteur de ces lignes contribua d’ailleurs à la renaissance de celui de Falaise il y a plus de vingt ans. Mais, parmi les « feux de l’été », celui de Saint-Clair est le plus anciennement attesté, il est le plus spectaculaire et il a lieu à une date bien particulière : le 16 juillet.
Comme une immense torchère dressée dans le ciel du Roumois, la grande pyramide embrasée est en train de s’effondrer, les plus courageux ont saisi une poignée de paille pour saisir les brandons incandescents tombés au pied de cette pyramide de feu afin de les éteindre dans une bassine d’eau. Dans la foule, on entend : « ils vont nous rapporter des brandons qui nous protègeront de la foudre pendant un an ». Nous ne sommes pas au néolithique ou à l’époque gauloise mais à La Haye-de-Routot il y a une quinzaine d’années, ou encore l’année dernière. C’est une tradition ininterrompue depuis probablement des millénaires.
Historiens et ethnologues s’accordent pour dire que la tradition des feux de Saint Jean est une forme christianisée d’un rite remontant probablement au néolithique, aux premiers villages agricoles. Le rythme des saisons était essentiel pour une civilisation encore complètement rurale. Le solstice, le 21 juin, est le moment où le soleil est au plus haut ; il annonce de proches récoltes. Il y avait aussi des feux de l’hiver, vers le solstice d’hiver (21 décembre), au moment où le soleil est au plus bas et lorsqu’il recommence à monter dans le ciel, la joie qui annonce que l’hiver est là mais qu’il ne durera pas. Il est probable que le rituel des feux de joie liés au retour ou à l’apothéose du soleil remonte aux premières sociétés agricoles ou néolithique. Il est en tous cas attesté à l’époque gallo-romaine. Ce rituel est un acte magique pour rappeler ou fêter le soleil, c’est aussi une action puri...
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