Le Plessis-Grimoult, le château que Grimoult n’atteint jamais. Maquette au 1/150e, réalisée par Françoise Boutet. Etat au milieu du XIe siècle musée de Normandie, Caen. (© Thierry Georges Leprévost).
Après la bataille du Val-ès-Dunes, Grimault tente de s’enfuir, en vain, jusqu’à son château du Plessis puis Guillaume le Bâtard établira la Trêve de Dieu. L’église Sainte-Paix à Caen rappelle cet événement.
Dans sa fuite éperdue vers le sud-ouest, Grimoult chevauche avec l’énergie du désespoir. L’impitoyable chasseur se retrouve à présent dans la position du gibier traqué, pourchassé par la meute des troupes ducales. Cruel retour des choses ! S’il avait su… Mais il en a conscience : il est trop tard. Quoi qu’il puisse faire désormais, son destin s’est scellé ce jour sur le champ de bataille du Val-ès-Dunes. Le Val-ès-Dunes, le linceul de tant de braves morts au combat. Le Val-ès-Dunes qui déjà se referme sur leurs cadavres ensanglantés, meurtris, dépecés par le glaive. Pendant toutes ces heures, Grimoult s’est démené. Il a estoqué, taillé à rompre son épée, en vain !
La chapelle de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle à Esson (Calvados). (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)
Sa monture écumante, épuisée, ruisselante de sueur et de sang, peut à peine porter son propre poids. Alors, son cavalier bardé de fer, alourdi par la broigne aux mailles éclatées sous les coups reçus ! Pour lui, tout est perdu, à moins… À moins qu’il n’atteigne avant la nuit son nid, sa bauge, son antre, accroché au flanc du Mont-Pinçon, tout là-bas à l’horizon, au tréfonds de la dense cuirasse de verdure qui tapisse la muraille naturelle de son fief. Contre l’orgueilleuse forteresse du Plessis, un repaire inexpugnable ceinturé de pierre tout comme le château de Falaise, ses ennemis se casse...
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