Elément du trésor d'Airan découvert en 1874 à Moult-Argences près d'Airan : paire de fibules ansées conservée au musée de Normandie. (© Musée de Normandie)
Une exposition organisée par le musée de Normandie au Conseil Régional de Basse-Normandie, nous fait redécouvrir le « Trésor d’Airan ». La riche sépulture d’une princesse barbare fut découverte là en 1874. Une nouvelle fouille fut réalisée sur ce site en 1994 et le Centre de Recherches Archéologiques Médiévales de l’Université de Caen est remonté aux sources en fouillant sur des sites analogues en Crimée, en relation étroite avec l’Université de Simféropol. Au début de notre ère, les Goths quittaient le sud de la Suède face à une grave dégradation du climat et ils s’installèrent en Crimée, vers 250 après J.-C., à côté de populations d’Alains et de Sarmates, avec lesquels ils formeront une fédération. Cette princesse serait issue de cet espace culturel. Les Goths seront rejetés en Occident sous la pression des Huns.
Les objets en or et en argent qui constituent le « Trésor d’Airan », forment, parmi les collections archéologiques du Musée de Normandie, un ensemble prestigieux considéré comme une référence jusqu’au nord du Caucase. Tous les chercheurs d’Europe centrale et de l’ex-Union Soviétique, qui travaillent sur la période des grandes invasions, connaissent parfaitement ces objets et les ont intégrés dans leurs cartes de répartition.
L’appellation « Trésor » est impropre car en effet, la qualité des objets, en métal précieux, l’a emporté sur le contexte de la découverte fortuite de 1874, mais ce genre de confusion était fréquent au XIXe siècle. Il s’agit, d’abord et avant tout, des bijoux d’une sépulture fémi...
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