Abbaye Blanche (cistercienne) de Mortain (fin XIIe, début XIIIe siècle). (Photo Thierry Georges Leprévost © Patrimoine Normand)
Suite de la saga du septième duc où l’on apprend comment Guillaume déjoua une nouvelle trahison.
Seigneur Duc, en mettant mon épée à votre service, c’est ma personne tout entière que j’ai engagée auprès de vous. Aussi est-il de mon devoir de porter à votre connaissance d’étranges propos tenus par votre vassal, le comte d’Avranches et de Mortain.
Robert Bigot est un jeune chevalier, issu d’une famille modeste, mais valeureuse et fidèle. Guillaume vient de le recruter pour sa garde personnelle, sur les chaudes recommandations d’un membre de sa famille. Un peu agacé, il lui fait signe de poursuivre :
– Seigneur, voici quelques semaines, je me laissai aller à exprimer auprès du comte ma ferme intention de bientôt quitter sa mesnie1. Je voulais suivre les glorieuses traces des fils de Tancrède de Hauteville jusqu’en Pouille où j’espérais conquérir par les armes les terres qui m’eussent permis de vivre selon mon rang, mon extrême pauvreté me dissuadant de les acquérir en Avranchin. « Abandonne ce projet, me répondit le comte, car quatre-vingts jours ne se seront écoulés que tu pourras en Normandie faire main-basse sur tout ce qu’aujourd’hui tu convoites. » Voilà, seigneur, ce qu’il m’a dit et qui me trouble, car je ne sais qu’en penser.
De rage, Guillaume pâlit et serre les dents. Il comprend trop bien, lui, le sens de ces paroles : la trahison, encore la trahison dans son proche entourage ! Car, comme lui, Guillaume Guerlenc est un descendant de Göngu Hrólfr. Arrière-petit-fils de Richard Ier, il appartient à la lignée des Richardides dont nombre des membres ne cessent de le mena...
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