Exposition « L’invention d’Étretat » à Fécamp. Eugène Le Poittevin (1806-1870), Pêcheurs de rocaille au pied de l’aiguille d’Étretat, 1860 Huile sur toile, 402 x 647 mm. (© François Dugué - Fécamp, musée des Pêcheries - Achat, 2019 - inventaire 2019.10)
Troyes, musée Saint-Loup, 13 avril 2019. De passage dans la splendide ville champenoise pour y admirer les parures du prince celte de Lavau, nous effectuons un crochet par le musée des Beaux-Arts. Lorsque nous nous rendons quelque part, nous aimons en effet explorer tous les aspects culturels, naturels ou patrimoniaux. Là, en haut d’un escalier, nous tombons en arrêt devant une œuvre splendide représentant une scène de bains de mer. Et indubitablement, elle se situe à Étretat. Notre sang de Normand ne fait qu’un tour et nous lisons avec curiosité l’étiquette : « Eugène Le Poittevin (1806-1870), Bains de mer à Étretat. »
Bain de mer à Etretat, Eugène Le Poittevin, vers 1858, huile sur panneau. Exposé au musée Saint-Loup de Troyes. (© Cliché Philippe Fuzeau)
Nadège Sébille, attachée de conservation, donnant des explications à la presse sur l’œuvre de Le Poittevin. (© Stéphane William Gondoin)
Un inconnu nommé Maupassant
Ce tableau a fait le voyage depuis Troyes et constitue immanquablement le clou de la belle exposition fécampoise. Malicieux, Le Poittevin s’y est représenté se baignant au pied d’un plongeoir, du haut duquel un jeune homme s’apprête à plonger : c’est sans doute d’un certain… Guy de Maupassant (!), qui n’avait pas encore à cette époque la notoriété dont il bénéficiera par la suite. Quant à la belle dame avec sa robe à crinoline, il s’agit selon toute probabilité de mademoiselle Eugénie Doche, actrice belge fameuse pour avoir joué au théâtre le rôle de Marguerite Gautier, dans La dame aux camélias. Sont également exposées plusieurs études qui montrent les recherches de Le Poittevin pour parvenir au résultat qu’il recherchait.
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Eugène Le Poittevin, La chasse aux guillemots, huile sur toile, collection Les Pêcheries, musée de Fécamp, achat 2018. Inv. 2018.23. (© Cliché François Dugué) | Eugène Le Poittevin, Étretat, 1842, huile sur papier marouflé, collection Les Pêcheries, musée de Fécamp, legs André-Paul Leroux, 1950. Inv. FEC.225. (© Cliché Imagery) |
Marie-Hélène Desjardins, conservateur en chef du patrimoine au musée Les Pêcheries, expliquant à la presse la conception de l’œuvre Pêcheurs de rocaille au pied de l’aiguille d’Étretat. (© Stéphane William Gondoin)
« L’invention d’Étretat »
Plus généralement, l’exposition nous entraîne à la découverte de la vie d’Eugène Le Poittevin. Mais elle met surtout en valeur le rôle que joua cet artiste dans la promotion d’Étretat, à l’origine simple village de pêcheurs qui attirera par la suite la plupart des peintres du XIXe siècle, à l’image d’Eugène Isabey, d’Eugène Boudin ou de Claude Monet. Tous établiront leur camp de base à la célèbre auberge de Césaire Blanquet, à propos duquel circulait cette formule choc : « Blanquet Ier, roi d’Étretat ». Le Poittevin alla jusqu’à peindre l’enseigne de cet établissement, qui est intégrée au parcours d’une exposition aussi bien conçue qu’enrichissante… et attachante. On adore !
Environ 70 œuvres sont réunies à l’occasion de cette exposition. (© Stéphane William Gondoin)
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