Vue du jardin d’eau (© Fondation Claude Monet, Giverny - Droits réservés).
LES JARDINS DE CLAUDE MONET : LE CLOS NORMAND ET LE JARDIN D’EAU
Quand il s’installe à Giverny, le 29 avril 1883, Claude Monet se prendra de passion pour le jardinage. Le Clos Normand d’abord, puis à partir de 1890, le Jardin d’Eau, témoigneront de son engouement pour les plantes mais aussi pour leur « mise en scène » où il révélera une extrême originalité, réalisant deux jardins qui ne ressembleront à nul autre. S’entourant des conseils avisés d’un Georges Truffaut, échangeant ses expériences avec ses amis Gustave Caillebotte ou Octave Mirbeau, tous deux habiles jardiniers, fervent lecteur des catalogues des pépiniéristes, courant les expositions de plantes et les jardins botaniques, Claude Monet invente des jardins qui évoquent sa peinture, toujours en mouvement, où la lumière révèle les couleurs en vibrations continuelles.
Peu à peu abandonnés à la mort du peintre, les jardins seront restaurés à partir de 1977 avant d’être ouverts au public le 1er juin 1980.
D’avril à octobre, les jardins offrent une succession de floraisons remarquables. Bulbes, annuelles, bisannuelles, vivaces de printemps et d’été, nymphéas, arbustes à fleurs, rosiers, pivoines, vivaces et feuillages d’automne, ce sont des milliers de variétés végétales qui rythment la vie de ces jardins extraordinaires. Ici, le visiteur est convié à une expérience unique, celle de pénétrer au cœur même de l’imaginaire du peintre.
DANS L’INTIMITÉ DE CLAUDE MONET : LA MAISON
Comme les jardins, la maison a été restaurée entre 1977 et 1980. La visite permet de découvrir l’univers dans lequel vivait le peintre et son importante famille – lui-même avait deux fils auxquels vinrent s’ajouter les six enfants de sa seconde épouse, Alice Hoschedé. Au rez-de-chaussée, après le petit « salon bleu » ou salon de lecture, la porte s’ouvre sur l’atelier primitif qui fut transformé en salon quand Monet installa un nouvel atelier à l’extérieur de la maison. Au premier étage, les chambres du peintre et d’Alice donnent, chacune, sur un cabinet de toilette. Enfin, dernière des pièces à l’étage, la chambre de Blanche Hoschedé-Monet qui a été ouverte au public pour la première fois en 2014. Comme pour la chambre de Monet, le travail de reconstitution scénographique a été effectué par Hubert Le Gall, qui s’est inspiré d’intérieurs d’époque afin de restituer au plus près le lieu de vie de celle qui demeura à Giverny jusqu’à sa mort en 1947. De retour au rez-de-chaussée, le visiteur pénètre dans l’accueillante salle à manger, aux deux tons de jaune, comme du temps de Monet, qui semble attendre de nouveaux invités. Recouverte de carrelage bleu de Rouen, la cuisine était l’endroit « central » de la maison ; la table du peintre passait pour exceptionnelle et ne souffrait aucune négligence. Au terme de la visite, chacun éprouve la sensation d’avoir partagé l’intimité familiale de Claude Monet.
Léguée en 1966 par Michel Monet à l’Académie des Beaux-Arts, la propriété de Giverny a été restaurée entre 1977 et 1980 sous la direction de Gérald Van der Kemp, membre de l’Académie des Beaux Arts. Aux budgets alloués par l’Académie des Beaux Arts et par le Conseil général de l’Eure s’ajoutent à l’époque d’importantes donations venant des Etats-Unis, par l’intermédiaire de The Versailles Foundation Inc. Claude Monet-Giverny qui avait déjà aidé le Château de Versailles. La Fondation Claude Monet voit le jour en 1980.
Depuis le 26 mars 2008, Hugues R. Gall, membre de l’Académie des Beaux Arts et conseiller d’Etat préside aux destinées de la Fondation.
La maison du Clos Normand. De part et d’autre de l’allée, les deux ifs préservés par Alice Hoschedé. Sur la façade, des rosiers. Le Mermaid, rosier favori de Monet, portait ses fleurs jaunes en offrande jusqu’à la fenêtre de sa chambre (© Fondation Claude Monet, Giverny - Droits réservés).
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