La pointe du Hoc figure parmi les candidats à l’inscription (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand).
Le 6 juin prochain, nous commémorerons le 75e anniversaire du Débarquement et du début de la bataille de Normandie, synonymes de liberté retrouvée, mais aussi de deuil et de destruction dans l’ensemble de notre région. Toutes les manifestations prévues auront le goût particulier de l’attente, puisque l’on devrait savoir au mois de juillet suivant si l’UNESCO valide la candidature des Plages et accepte donc de les inscrire sur la liste du Patrimoine mondial.
Le report à 2021 de l’examen de la candidature franco-belge des Sites funéraires et mémoriels de la Grande Guerre, oblige toutefois à une certaine prudence. Flandre, Wallonie, France avaient en effet décidé depuis plusieurs années d’unir leurs forces afin d’obtenir le précieux label pour une centaine de sites, parmi lesquels le cimetière militaire du Commonwealth de Tyne Cot, symbole de la terrible bataille de Passchendaele (Flandre), la zone rouge et le secteur mémoriel de Verdun-Douaumont (Meuse), ou encore le cimetière militaire et la chapelle russes de Saint-Hilaire-le-Grand (Marne). Le Conseil international des Monuments et des Sites (Icomos), qui donne son sentiment avant la décision de l’UNESCO, a conseillé un rejet. L’UNESCO n’a pas suivi cet avis catégorique, mais a évoqué une « mémoire négative » et souhaité se donner du temps pour mieux étudier la « thématique, car la thématique mémorielle est nouvelle ». En clair, jamais un champ de bataille lié à un conflit récent n’a à ce jour été accepté et l’on se demande si l’on doit désormais le faire. La candidature normande présente toutefois une différence de taille : comme le mémorial pour la paix d’Hiroshima ou le sinistre camp d’Auschwitz-Birkenau, pourtant eux-aussi largement porteurs d’une « mémoire négative » et déjà inscrits (et c’est tant mieux, tant ce sont des symboles forts !), elle incarne la lutte pour la liberté contre des régimes totalitaires et meurtriers, et le retour à la paix. Alors que les derniers vétérans s’éteignent l’un après l’autre et que la mémoire collective s’efface inéluctablement, on croise les doigts…
Cimetière de Tyne Cot, sur le site de la bataille de Passchendaele, en Belgique (© Stéphane William Gondoin).
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