Bas-relief moderne à Falaise : rencontre de Robert et d'Herlève (Arlette) (© Stéphane William Gondoin).
Avec ce deuxième article (voir l'article « Les premiers ducs de Normandie »), nous suivons la « saga des sucs de Normandie » : la rencontre de Robert et de Herlève (Arlette). Né à Falaise, Guillaume sera leur fils, un prodigieux destin l'attend.
Robert passa le plus clair de sa dix-septième année à traquer le gibier sur son fief. Il avait la chasse dans le sang. Aussi loin qu'il remontât le cours du temps, les mêmes souvenirs défilaient devant lui : images de cerfs, de sangliers, de chevreuils et de lièvres. De loups même, car ils n'étaient pas rares en Normandie au XIe siècle.
Pour son dixième anniversaire, son père lui avait offert un faucon pèlerin mué, afin qu'il pût chasser à la manière des Sarrasins. Trois semaines après, l'affaitage de l'oiseau était déjà terminé. Accompagné par son père, Robert délaissa la longe et s'enfonça dans le taillis. À leur approche, un ramier quitta le faîte d'un merisier ; l'enfant ôta le chaperon qui aveuglait le rapace, leva le poing, l'abaissa. Le pèlerin s'envola, rasa la terre, puis s'éleva lentement en spirale. Dès qu'il aperçu sa proie, il fondit sur elle comme une flèche sur la cible. Le pigeon rompit sa trajectoire, esquiva l'assaut, par deux fois s'échappa. À l'instant de la collision, des plumes blanches jaillirent, abandonnées au vent. Les deux oiseaux ne firent plus qu'un, maladroit et pesant, qui s'abattit au sol dans le battement de quatre ailes entremêlées. Découplés, les chiens se précipitèrent. Le faucon revint docilement sur le gant de son maî...
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