Episode du siège de Granville en 1793, la mort de l’officier Clément-Desmaisons, de M. Orange, 1909 (France 3053 - Centre national des arts plastiques © Domaine public/ CNAP/ Photo : B.Croisy/Ville de Granville).
Quand éclate la Révolution française, Granville est une cité relativement paisible, enfermée derrière ses puissants remparts. Comme partout ailleurs, ses habitants se retrouvent plongés dans la ferveur d’une époque tourmentée, à la fois porteuse des plus grands espoirs et des pires excès. Au mois de novembre 1793, elle résiste à une attaque inattendue, venue de l’intérieur même du pays. Quand les Français affrontent les Français.
En cette année 1793, plusieurs émeutes éclatent dans l’ouest de la France, filles d’un ressentiment profond à l’égard de décisions prises par des gouvernements révolutionnaires toujours plus radicaux. Les causes du mécontentement sont partout les mêmes. Il y a d’abord les persécutions religieuses, depuis l’instauration de la constitution civile du clergé (12 juillet 1790) jusqu’à la décision d’expulser les prêtres insermentés (26 août 1792), sans même parler des premiers massacres d’ecclésiastiques. Mais c’est la conscription par tirage au sort, visant à envoyer un maximum de citoyens batailler aux frontières d’une République menacée par ses ennemis de l’extérieur, qui va mettre le feu aux poudres.
INSURRECTION GÉNÉRALISÉE
Au mois de février 1793, la Convention nationale décrète une levée de 300 000 soldats dans toute la France. Dès que la rumeur se propage, elle génère un vif ressentiment en Normandie et provoque les premiers soulèvements en Bretagne armoricaine. C’est toutefois au sud de la Loire, sur un territoire situé aux confins de trois provinces (Poitou, Anjou, Bretagne) auquel les historiens donneront le nom de « Vendée militaire », que les troubles prennent immédiatement le caractère d’une rébellion géné...
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