Enguerrand de Marigny - v.1270 - 1315 (© Guillaume Néel).
Grand plongeon au début du XIVe siècle dans le sillage de ce normand-là, à la cour du roi Philippe IV le Bel, ce souverain ombrageux qui aimait jouer avec le cours des monnaies et qui n’hésita pas à mettre à bas un pape, ainsi que le prestigieux ordre du Temple. Excusez du peu ! Enguerrand est un hobereau intelligent, opportuniste et qui n’a pas froid aux yeux. La nature ayant une sainte horreur du vide, il se hisse dans les hautes sphères du pouvoir à la mort de Pierre Flote (1302), principal conseiller royal. Il a indubitablement le sens de l’État et travaille sans relâche à sa modernisation et à l’assainissement de ses finances, ce qui lui vaut évidemment des haines venimeuses. C’est curieux comme en France les mêmes questions restent d’actualité depuis des siècles… Quand disparaît son protecteur, Enguerrand se retrouve seul en première ligne et paye cash d’avoir vu trop loin, trop tôt. Pour mieux le faire tomber, on dresse contre lui 41 chefs d’accusation qui seront tous invalidés. Eh oui, ses comptes sont nets ! Alors on dégotte une petite accusation de sorcellerie – effet toujours garanti - qui lui vaudra d’aller tirer la langue au gibet de Montfaucon. « Frères humains », comme écrivait Villon…
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