Évocation romantique d'une flotte viking approchant des côtes de l'Empire carolingien. (© British Library/Flickr The Commons).
Le 12 mai « de l’an de l’Incarnation du Seigneur DCCCXLI » (841), une flotte se présente devant l’estuaire de la Seine et entreprend de remonter le cours du fleuve jusqu’à Rouen, qu’elle atteint deux jours plus tard. Une foule de guerriers débarque alors des navires : les Vikings font une entrée fracassante dans la future Normandie.
Voici une cinquantaine d’années déjà, depuis le sac du monastère northumbrien de Lindisfarne en 793, que les Scandinaves s’illustrent sur les côtes d’Europe occidentale. La Grande-Bretagne est concernée au premier chef par leurs attaques, mais il arrive aussi de les voir sur le littoral atlantique franc. Dans une lettre adressée en 799 par Alcuin à l’évêque Arno de Salzbourg, le célèbre conseiller de Charlemagne évoque « les navires des païens » causant « beaucoup de malheurs sur les îles de l’océan des régions aquitaines. » Concernés au premier chef, les moines de l’île d’Her (Noirmoutier) doivent même quitter leur abbaye Saint-Philibert pour s’installer à l’intérieur des terres, en un lieu nommé Déas (aujourd’hui Saint-Philbert-de-Grand-Lieu, en Loire-Atlantique.
Un contexte troublé
La province ecclésiastique de Rouen, qui correspond à peu près à l’actuelle Normandie, semble jusqu’alors relativement épargnée par le phénomène : seul incident notable, une attaque avortée perpétrée dans l’estuaire de la Seine en l’an 820. Les Annales regni Francorum (Annales du royaume des Francs), qui consti...
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