Le pont Colbert en action vers 1900 (© coll. Stéphane William Gondoin).
1889. La France se prépare à l’inauguration de l’Exposition universelle de Paris et l’ingénieur Gustave Eiffel achève pour l’occasion la fameuse tour qui porte son nom. Au fil du temps, grâce à quelques visionnaires, on a appris à maîtriser le fer pour l’utiliser massivement dans la construction.
À deux cents kilomètres de là, sur les rives de la Manche, on met en service cette même année le « Grand pont », également réalisé en fer. Produit des cogitations de l’ingénieur Paul Alexandre, on le surnomme « le pont qui tourne » et on le baptise plus tard « pont Colbert ». Aujourd’hui encore, il permet de relier le centre-ville au quartier du Pollet. Il est le dernier grand pont tournant d’Europe fonctionnant dans sa configuration d’origine.
En 2009 cependant, on apprend que le syndicat mixte du port de Dieppe entend remplacer le pont Colbert par un ouvrage flambant neuf. Levée de bouclier immédiate chez les Dieppois amoureux de leur patrimoine, qui créent une association de protection. Après des années de lutte, il semble qu’enfin une lueur s’allume au bout du tunnel et que le pont Colbert soit sauvé : la commission régionale du patrimoine et des sites s’est prononcée en faveur de son inscription aux monuments historiques. Voilà qui ouvre des perspectives autres que l’achèvement d’une longue carrière chez un ferrailleur. Reste maintenant à se mettre d’accord sur le scénario : rénovation à l’identique ou modernisation ? L’affaire n’est pas encore terminée. À suivre donc.
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