Sociétés Linnéennes de Normandie, l'esprit des Lumières

Notre région est riche d'un réseau particulièrement dense de sociétés savantes, ces creusets de réflexion pour la plupart fondés au XIX^e siècle, et qui ont permis - et permettent encore - de faire avancer les connaissances dans bien des domaines. Elles ont généralement été fondées au XIX^e siècle ou au début du XX^e siècle, par des curieux de tous poils. Ainsi les deux sections normandes des Sociétés Linnéennes, possédant un siège à Caen et au Havre. À Rouen, il existe une association poursuivant les mêmes buts : la Société des Amis des Sciences naturelles et du Muséum de Rouen.

Alain Castel, président de la Société Linnéenne de la Seine Maritime, basée au Havre, est un véritable touche-à-tout de la science, un autodidacte au savoir encyclopédique dans des domaines aussi variés que la botanique, l'ornithologie, la mycologie, la géologie... « Les Sociétés Linnéennes tirent leur nom du naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778) », explique-t-il, « l'homme qui établit le premier classement scientifique des espèces. Un personnage des Lumières, toujours en quête de savoir pour mieux comprendre le monde qui nous entoure, un pionnier de l'étude des milieux, dont les travaux font aujourd'hui encore référence. »

Ce sont donc des passionnés de nature qui fondèrent un peu partout ces Sociétés Linnéennes. La plus ancienne fut créée en 1780, à Bordeaux. La doyenne normande a vu le jour à Caen, en 1820. Les actuels membres des différentes sections poursuivent la tâche amorcée par leur prédécesseurs, amassant de la documentation, collectant des données sur le terrain, publiant des recueils d'études, récoltant fossiles et plantes... Ils s'emploient également à surveiller l'évolution des milieux naturels et contribuent ainsi à leur préservation. Ils organisent aussi des conférences et des sorties sur le terrain. De quoi donner quelques clefs pour partir à la découverte de l'un des plus précieux éléments de notre patrimoine normand : notre environnement.

Article publié dans Patrimoine Normand n°95, par Stéphane William Gondoin.