Bretons-Normands : je t’aime, moi non plus
Depuis quelques années, un constat s’impose : assez régulièrement résonne en Normandie, du côté de Vire, de Saint-Lô ou du Havre (entre autres), comme un air de biniou. La guitare, l’accordéon et le violon d’accord, mais le biniou… Et pourquoi pas la bombarde, pendant que nous y sommes ?! À croire que l’hermine a toutes les audaces, qu’elle ne renoncera jamais à ses prétentions de manger du léopard, jusque sur les terres de Guillaume le Conquérant. La preuve : nos voisins à chapeaux ronds s’entêtent à vouloir nous tondre la laine sur le dos, en nous cherchant en permanence querelle pour la possession du mont Saint-Michel ! Bien évidemment, tout cela est à prendre au second degré…
Cet antagonisme sourd, qui continue à déchaîner les passions de part et d’autre du Couesnon (pour s’en convaincre, il suffit d’observer les réactions autour du sujet sur les réseaux sociaux), nous nous sommes posé la question de savoir où il puisait sa (ses) source(s) : conflit pour la possession du rocher de l’Archange, de toute évidence, autour de la paternité du cidre et des capacités de navigation, sans doute… Mais ne sont-ce pas là d’abord les réminiscences contemporaines d’une rivalité ancestrale, beaucoup plus profonde, remontant au temps où les Bretons occupaient l’Avranchin et le Cotentin, quand les Vikings jouaient des coudes (enfin de l’épée…) pour se tailler une place dans l’archidiocèse de Rouen ?
Rassurez-vous : malgré cette promenade à notre frontière sud-ouest, Patrimoine Normand reste profondément… normand (!), animé par une équipe de passionnés fortement soudés autour de l’amour pour leur région et tout ce qui la touche, de près où de loin, histoire ou culture. À côté de ce dossier (explosif !), vous retrouverez donc vos rubriques habituelles, cuisine, randonnée, bibliographie… Nos pages littéraires vous emporteront vers les villages de Tôtes et de Ry, en Seine-Maritime, sur les traces d’une certaine Emma Bovary. Nous découvrirons ensemble le magnifique château de Balleroy (Calvados), où s’envolent encore de temps à autres des grappes de montgolfières, et l’art de travailler le verre du côté de Conches-en-Ouche (Eure). La biscuiterie de Lonlay-l’Abbaye (Orne) vous ouvrira ses portes et nous explorerons le passé et l’architecture de la célèbre abbaye de Hambye (Manche). Liste des bonheurs simples non exhaustive, bien sûr…
Un mot pour terminer d’Un été au Havre, regroupant l’ensemble des manifestations organisées dans la cité océane pour les cinq cents ans de sa fondation, qui s’est achevé le 8 octobre : une nouvelle fois, la Normandie a montré sa capacité à organiser un rendez-vous festif et culturel de premier ordre, attirant sur elle le feu des projecteurs. Début juillet, les seuls géants de la compagnie Royal de Luxe (des Bretons…) ont attiré 600 000 personnes en trois jours dans les rues de la ville. Quant aux Grandes voiles, malgré une météo un brin chaotique, elles on séduit sur quatre jours autour de 400 000 personnes !
Bravo la Normandie !
Bonne lecture
La rédaction