Face sud récemment restaurée de l’abbatiale de la Sainte-Trinité. (© Ville de Fécamp)
L’abbaye fécampoise tient une place à part dans l’histoire de la Normandie. D’abord, parce qu’elle est l’une des plus anciennes, avec une naissance située aux alentours de 658. Mais surtout, c’est d’elle que partit, peu après l’an mille, l’impulsion nécessaire à la restauration d’un tissu monastique dense, après les dévastations causées par les Vikings.
L’épopée de ce monastère prestigieux débute au viie siècle. Après avoir fondé l’abbaye de Fontenelle, en 649, saint Wandrille pousse un certain Waninge, aristocrate de haut rang, à installer une communauté religieuse pour femmes en un lieu appelé « Fiscamnus », dont l’étymologie reste obscure. Sa première abbesse se nomme Childemarque (ou Hildemarque), « vierge d’une très grande sainteté », qui semble d’origine bordelaise. Pour s’être trop mêlé de politique, saint Léger, évêque d’Autun, se retrouve exilé à Fécamp vers 676 et confié à la garde de Waninge et des nonnes. C’est à peu près tout ce que l’on sait du passé lointain de cet établissement, qui disparaît au cours du IXe siècle sous les assauts vikings.
Sous la protection des ducs
Après la fondation de la Normandie en 911, Fécamp est l’une des résidences favorites des ducs au moins depuis le principat de Guillaume Longue-Épée (v. 927-942). Pour ces descendants de Vikings, la proximité de la mer n’est sans doute pas étrangère à ce choix, de même que la présence d’une vaste et giboyeuse forêt, quand la chasse constitue le principal loisir de la haute noblesse de l’époque. Richard Ier (942-996), successeur de Gui...
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