Miquelots en vue du Mont durant la traversée. (© Vincent Juhel)
Saint Michel ordonnant à saint Aubert de bâtir un sanctuaire en son nom sur le Mont-Tombe. Cartulaire du Mont-Saint-Michel conservé à Avranches. 1154-1158. (© Bibl. patrimoniale d’Avranches) |
Le Mont-Saint-Michel a été conçu et construit au cours des siècles comme un centre religieux en l’honneur de l’archange saint Michel. Son culte venu d’Orient a été diffusé dès le Ve siècle par le Monte Gargano (Pouilles, Italie), qui a servi de modèle au sanctuaire normand lors de sa fondation au début du VIIIe siècle. Érigé en abbaye en 966 et bénéficiant de l’appui des ducs de Normandie, il s’est développé au lendemain de l’an mil avec la construction d’une vaste église romane dont on fête le millénaire cette année. Dès cette époque, parallèlement à Saint-Jacques de Compostelle, le Mont-Saint-Michel est devenu un grand centre de pèlerinage qui attire des fidèles venus de toutes les provinces de France et d’Europe. Découvrons l’histoire de cette tradition millénaire et de l’association qui la valorise.
D’après la tradition légendaire, l’évêque d’Avranches, Aubert, visité trois fois en songe par l’Archange, fonda une première église au sommet du Mont-Tombe. Ce modeste oratoire, construit sur le modèle de la grotte du Monte Gargano, aurait été consacré à saint Michel le 16 octobre 709 et il attira rapidement un grand nombre de pèlerins. Le premier pèlerin connu par les textes est un moine franc nommé Bernard qui, au retour d’un périple au Monte Gargano, à Rome et à Jérusalem, y vint en pèlerinage en 867-868. Son récit magnifique traduit son émerveillement devant ce site sublime, envahi deux fois par jour par les flots terribles de l’océan. Il nous rapporte aussi le miracle renouvelé tous les ans des flots s’ouvrant devant les pèlerins : le jour de la fête de l’Archange, « la mer n’encercle pas le Mont, elle reste immobile comme un mur à droite et à gauche, de sorte qu’en ce jour de solennité, tous peuvent accéder au Mont, ce qui est impossible les autres jours ». La situation insulaire du sanctuaire aux confins du monde alors connu, les risques de la traversée, et la symbolique baptismale des eaux à franchir joueront toujours un rôle essentiel dans la fascination qu’exer...
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