Le duc de Morny, par Adolphe Arly, 1859. (© Mairie de Deauville / Photo Thierry Georges Leprévost - Patrimoine Normand)
« Morny en est ». La formule magique abat les réticences et débloque les capitaux, mieux que toute autre argumentation. L'implication du demi-frère de Napoléon III va suffire à donner vie au projet pharaonique de Joseph-François Olliffe. Le nouveau Deauville pourra voir le jour.
- Bien sûr, ce n'est qu'une ébauche, mais je crois qu'elle est assez précise pour vous donner une idée du projet.
Enthousiaste, Desle-François Breney entreprend de déplier une grande feuille de papier sur la table de salon d'Olliffe. Le maître les lieux respire avec avidité la fraîche odeur d'encre de Chine qui imprègne le document tant attendu, prometteur d'avenir et de profits. Derrière lui, Donon attend comme un enfant dont on déballe le cadeau de Noël, impatient d'un jeu de Monopoly avant la lettre ; nous sommes en hiver 1860, à mille lieues de la grande crise de 1929 qui verra la naissance de ce capitalisme du pauvre. Selon son habitude, le « comte » de Morny se tient en retrait, mais son aura pèse sur ses comparses, conscients que c'est lui qui en fin de compte prendra les décisions qui s'imposent.
- Voyez, dit l'élève du baron Haussmann, j'ai bien étudié ce qui a été fait à Villers par Félix Pigeory, à Beuzeval par Jacques Baumier, et surtout à Cabourg : à l'instar des théâtres gréco-romains, Leroux et Robinet ont adopté un plan en arcs de cercle concentriques à partir du casino, qui en constituerait la scène. Chaque rayon est une avenue. Où que l'on se trouve, le regard porte sur le Grand-Hôtel et l'éta...
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