Façade du château de Thury-Harcourt. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)
Le château de Thury-Harcourt avant l'incendie d'août 1944. (© Coll. Bertrand Morvilliers) |
Le bourg s'est appelé Thury, nom d'origine gallo-romaine, puis Harcourt au XVIIIe siècle par référence aux ducs d'Harcourt, gouverneurs de la province de Normandie, puis Thury à la Révolution (les nobles n'étaient plus en odeur de sainteté) et enfin Thury-Harcourt aujourd'hui dans un esprit consensuel, propre au lieu.
Les traces d'un « Versailles Normand »
Thury-Harcourt avait tout pour être ce que l'on appelle aujourd'hui une « petite cité de caractère », elle s'organisait jusqu'en 1944 autour d'un gigantesque château.
Ce château construit à partir de 1635 et agrandi par la suite, était le siège du gouvernement de la province confiée à la famille d'Harcourt.
Le château qui avait pour origine un vieux château médiéval fut complétement remis au goût du jour sous Louis XIII, son aspect pouvait lui faire ressembler, au château de Balleroy, en plus imposant.
Le dernier duc d'Harcourt avant la Révolution, fut François Henri d'Harcourt (1726-1802), passionné de jardins, il entrepris de réaliser un vaste parc à l'anglaise, faisant pendant au parc à la française mettant en scène les façades. Ce parc à l'anglaise se déployait sur la rive gauche de l'Orne, c'est à dire de l'autre côté du fleuve.
Ce parc à la mode de ce XVIIIe siècle comportait sur de nombreux hectares, des arbres exotiques (comme des cèdres, rares à l'époque), des fabriques, un temple d'amour, un kiosque chinois, une tour...
François Henri écrivit même un Traité de la décoration des dehors, des jardins et des parcs (en 1774), cette modeste contribution littéraire lui valu d'être élu à l'Académie Française au fauteuil 32 (dit plus tard « le fauteuil maudit »).
La Révolution mit un terme aux expériences jardinières de François Henri qui mourût en Angleterre. Le château ne fit pas trop les frais de cette période agitée et on le retrouve très pimpant quelques dizaines d'années plus tard sur les premiers clichés des photographes ou sous le pinceau de Charles Léandre (visible au Musée de Condé-sur Noireau).
Le bourg de Thury présentait alors l'aspect d'un bourg cossu, avec un certain nombre de petits hôtels particuliers, une halle sur la place du marché, un important relais de poste relayé dans les années 1870 par la gare de Croisilles-Harcourt.
De cette période il ne reste aujourd'hui que des traces, les combats de la guerre ont eu raison de ce cadre, se ne sont pas ici les bombardements qui ont fait le plus de dégâts, mais les combats du 12 et 13 août 1944.
Paysage de Thury-Harcourt. Au fond les ruines du château. (© Grégory Wait).
Pris en tenaille par la 59e division anglaise Staffordshire, la division SS « Das Reich » qui tenait le bourg quitta les lieux derrière un écran de fumée engendré par ce qui pouvait bruler dans Thury : le château et un certain nombre d'habi...
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