L'église Saint-Laurent, le plus ancien monument de Deauville, présente une rareté architecturale : le contrefort du chevet est percé d'une meurtrière. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)
Depuis le IXe siècle, qui vit les premières implantations de Vikings dans ce qui allait devenir la Normandie, il est de coutume de donner aux nouveaux hameaux le nom de leur premier occupant, suivi du suffixe latin villa, qui désigne un domaine rural chez les Romains. Tous nos noms en ville n'ont pas d'autre origine. Deauville n'échappe pas à cette règle largement appliquée. En 1060, il s'appelle Auevilla.
Graville, Harfleur, Gonfreville, Honfleur, Fiquefleur, Berville, Oudalle, Ymonville, Abbetot, Quillebeuf... Autant de toponymes qui fleurent bon leurs racines scandinaves, tous situés dans l'estuaire de la Seine, véritable aspirateur à snekkjars, ainsi qu'on appelait les embarcations des Vikings, avant de les latiniser en esnèques, le nom qui leur est resté dans la langue normande actuelle.
UN GOÛT DE REVANCHE
Vers la fin du IXe siècle, les premiers raids des « pirates » du nord ont peu à peu laissé place à des migrations plus durables, et surtout, moins belliqueuses, un mouvement qui s'accentue pendant plusieurs décennies après la création officielle de la Normandie à l'automne 911. C'est la raison pour laquelle les rives du fleuve arrivent vite à saturation. Les établissements des colons s'effectuent désormais souvent au-delà, sur la côte, mais aussi, de plus en plus fréquemment, à l'intérieur des terres. La fondation d'Auevilla doit se situer au cours de cette période, sous le règne de Guillaume Longue-Épée ou de Richard Ier.
Une fois franchie la Seine, la Touques est le premier fleuve côtier navigable. Il tient son nom du port qui se trouve à son embouchure : Touques, ancienne cité gallo-romaine attestée dès le premier siècle de notre ère. Le village constitue au temps des invasions nordiques le port important de cette partie de la côte (le prochain étant Barfleur ; Dives ne se déve...
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