Maison occupée par Barbey à Caen lors de ses études de droit. Elle jouxte la maison natale de Malherbe. (Photos Thierry Georges Leprévost © Patrimoine Normand)
Portrait de Jules Barbey d'Aurevilly, par William Haussoullier, vers 1845. (Musée Barbey-d'Aurevilly à Saint-Sauveur-le-Vicomte - Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand) |
On s’imagine généralement Jules Amédée Barbey d‘Aurevilly, soit en dandy évoluant avec suffisance parmi les mondanités d’un salon parisien en vogue, soit en altier hobereau replié sur ses terres du Cotentin, à l’image d’un aristocrate provincial des Diaboliques. On sait moins que le Connétable des Lettres a passé à Caen plusieurs années qui ont initié son parcours en le marquant d’une trace indélébile.
En 1827, après Saint-Sauveur-le-Vicomte et Valognes, faute d’être parvenu à le faire entrer dans une école militaire, Théophile Barbey envoie son fils aîné en rhétorique à Paris. Pensionnaire au collège Stanislas, rue Notre-Dame-des-Champs, il passe son baccalauréat au terme de deux années, non sans avoir succombé aux attraits de la poésie, surtout celle de Byron qui influencera fortement sa carrière littéraire. C’est là aussi qu’il rencontre Maurice de Guérin, son camarade de classe, qui restera en relations étroites avec lui jusqu’à sa mort prématurée en 1839.
De retour à Saint-Sauveur-le-Vicomte pour les vacances de 1829, il manifeste son intention de se lancer dans la carrière des armes. Or, se souvenant que la Restauration avait contrarié quelques années plus tôt une telle vocation, Théophile Barbey s’y oppose à présent catégoriquement : pas de militaire dans la famille ! Pourtant, Édouard, un autre fils, s’engage dans l’armée… et se trouve du jour au lendemain renié par son père ! Donc, Jules se voit contraint de suivre des études de droit. Ce sera à la faculté de Caen. Pourquoi Caen, et non la Sorbonne ? (mais aussi : pourquoi Paris pour passer le bac, et non Caen ?). Son frère Léon doit l’y rejoindre un an plus tard, ce peut être un début de réponse. Il le retrouvera fréquemment dans les salons des hôtels particuliers ; c’est à Caen que Léon Barbey décide de joindre à son nom l’affixe nobiliaire d’Aurevilly légué par leur oncle Jean-François-Frédéric Barbey, ce que Jules ne fera qu’en 1837. Léon renoncera ensuite à la vie mondaine, entrera au séminaire en 1836 et devien...
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