Le Grand-Hôtel de Cabourg : deux visions similaires à cent ans d’intervalle. À gauche, le casino existait avant 1907, mais Charles Bertrand profita de la construction de l’hôtel pour y effectuer les travaux qui lui ont donné sa physionomie actuelle. (Photo Thierry Georges Leprévost © Patrimoine Normand)
Surprise pour les visiteurs : le temps d’une fin de semaine, Cabourg a perdu son nom pour adopter celui, beaucoup plus romanesque, que Marcel Proust lui donne dans À la recherche du temps perdu ! (Photo Thierry Georges Leprévost © Patrimoine Normand) |
Le 7 juillet 1907, Cabourg inaugurait son nouveau Grand-Hôtel. Le 7 juillet 2007, Cabourg célèbre le centenaire de l’établissement, quasi restauré à l’identique. Des festivités Belle Époque à forte connotation proustienne.
Le Cercle Littéraire Proustien de Cabourg-Balbec avait du reste devancé l’événement dès les 22 et 23 juin, grâce à sa deuxième manifestation intitulée Balbec normand de Marcel Proust. Une fin de semaine consacrée à l’auteur de À la recherche du temps perdu, qui a trouvé l’inspiration au Grand-Hôtel de Cabourg, lors de ses séjours estivaux de 1907 à 1914. Proust cherchait un endroit confortable et tranquille pour l’été. En juillet 1907, un article du Figaro lui apprend l’ouverture à Cabourg d’un nouveau palace, inauguré en grandes pompes le 7/7/7.
Il connaît déjà la station, où il a accompagné sa grand-mère lors d’un premier séjour en 1889 pour y soigner son asthme. Mais le Grand-Hôtel de la Plage a vieilli. Dépourvu d’eau courante et d’électricité, il est devenu obsolète. En 1905, son propriétaire Charles Bertrand, aussi maire de la station balnéaire, décide de le faire raser pour en construire un flambant neuf.
Deux ans plus tard, le nouvel écrin séduit Marcel Proust, d’abord par l’intermédiaire du Figaro, puis très vite sur place, car il va se précipiter vers ce havre de paix, à la fois au cœur du monde et hors du monde, voire hors du temps, de ce temps perdu qu’il s’acharne à retrouver par la rédaction de son œuvre. Il y passera en tout un an et demi de sa vie, réparti sur huit étés, en changeant fréquemment de chambre, parfois même en cours de saison. À l’ombre des jeunes filles en fleurs et Sodome et Gomorrhe lui doivent leurs plus belles pages, et sa mythique Balbec emprunte à Cabourg la plupart de ses traits roma...
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