Bains de mer Frascati, lithographie vers 1850. (© Coll. Philippe Valletoux)
Le maître baigneur, dessin de Cham in Fariboles. (© Coll. Philippe Valletoux) |
Histoires d’eaux
À l’époque antique, les bains étaient déjà connus pour leurs valeurs curatives, et l’on cite le cas de l’empereur Auguste, guéri d’une « catarrhe » par des bains de mer. Au Moyen Âge, on prête aux bains de mer des vertus miraculeuses mais la Renaissance, en réaction, exalte la nudité et bannit l’usage des étuves et des bains publics, les accusant de propager les épidémies et de favoriser l’imbécillité ! Pendant deux siècles, la toilette se fait sans eau, uniquement en changeant de linge…
Le bain n’a alors que des vertus médicales. Ainsi, en 1671, trois demoiselles d’honneur de la reine se font mordre par un chien et les médecins de la cour prescrivent aussitôt le bain de mer. Madame de Sévigné, dont on sait par ailleurs le talent littéraire, rapporte avec malice que les trois « malades » doivent subir la « thérapie » à Dieppe…en plein mois de mars ! Et d’ajouter, avec ironie, le cri de l’une d’elle, affectée d’un léger défaut de prononciation : « Ah ! Zézu ! L’étrange sose d’être zetée toute nue dans la mer… ». Mais l’Académie est formelle et le dictionnaire de 1718 indique au mot baigneur : « ceux qui sont mordus de chiens enragés vont se baigner à la mer ».
Les beaux esprits du « Siècle des lumières », en opposition à leur tour avec l’usage, supposent aux bains froids toutes les vertus. L’usage du bain est alors étendu aux « personnes d’une constitution piteuse, dont la fibre est molle, inerte et imbibée d’une sérosité surabondante ». En 1750, par exemple, les médecins anglais confirment doctement l’utilité des cures marine, bonnes pour soigner différents maux : l’hydrothérapie reste le grand traitement contre l’aliénation et la ra...
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