Le cousoir, l'outil symbolique du relieur. Il y coud au fil de lin les cahiers constituant le corps d'ouvrage*. (© Laurent Ridel)
Emmanuel Mazzotti devant son cousoir. (© Laurent Ridel) |
Nos bibliothèques renferment des trésors qui méritent d’être conservés au même titre que notre patrimoine monumental, d’où l’importance d’un artisan d’art comme Emmanuel Mazzotti qui aide les livres à passer les années. La restauration et la reliure d’ouvrages anciens nécessitent autant des connaissances historiques et artistiques qu’un savoir-faire technique, dans le travail des cuirs ou dans la dorure par exemple. Installé à Surville, près de Pont-l’Évêque, l’artisan nous ouvre son atelier.
« Chaque livre est un cas particulier. D'abord, je l'ausculte, comme un médecin ». Emmanuel Mazzotti a posé sur sa table de travail un gros livre qui témoigne du poids des années : L'histoire générale du Languedoc, tome quatrième. La page de titre indique la date d'édition : 1742. Le restaurateur tourne les pages. La garde de couleur* (les astérisques renvoient à l’illustration « le vocabulaire du livre » en fin d'article) affiche un décor à coquille et les dorures* qui ornent la couverture présentent des motifs de feuillage stylisés. Deux indices qui confirment que la reliure remonte au XVIIIe siècle. Le livre s'ouvre bien, quasiment à 180°. On lit sans difficulté les caractères proches de la pliure. La reliure est donc de qualité. En médecin du livre, Emmanuel Mazzotti établit son diagnostic : il faudra nettoyer les dorures et le cuir, refaire la coiffe* qui se détache - détérioration classique des livres mal manipulés - et puis redorer les décors effacées.
Relier
La restauration de livres nécessite avant tout d'être relieur. La reliure sert à protéger le corps de l'ouvrage. Mais c'est aussi un moyen d'embellir l'objet. Sous l'Ancien Régime, les particuliers achetaient chez le li...
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